Accusé d'avoir donné la mort à sa mère à Vergèze en 2017, Nicolas Collet est jugé ce 3 juin à Nîmes. L'avocate du quadragénaire atteint de troubles psychiatriques va plaider l'irresponsabilité pénale de son client. Le verdict est attendu dans la soirée ou ce 4 juin dans la matinée.
Nicolas Collet est-il responsable de ses actes ? Ce 4 juin 2021, ce Gardois de 41 ans comparaît devant la cour d'assises à Nîmes pour avoir tué sa mère à Vergèze en août 2017. Son avocate va plaider l'irresponsablité pénale de son client, consommateur de drogues et atteint de troubles psychiatriques.
La santé mentale de l'accusé, personnage juvénile arrivé en survêtement dans le box, est au cœur du procès. Le quadragénaire était persuadé que sa mère entretenait une relation adultère avec un voisin, et ne l'a pas crue lorsqu'elle lui disait être allée chez le coiffeur le jour du meurtre. Il lui aurait alors asséné une douzaine de coups de couteau, convaincu qu'elle lui aurait elle-même demandé.
L'accusé se livre à la police
Sitôt après les faits, l'accusé s'est rendu à la police municipale de Fleury (Aude), tout près de Narbonne. Entendu par ces derniers et les gendarmes, qui ne décèlent chez lui aucune attitude démente, Nicolas Collet avoue "calmement" avoir tué sa mère, sans pour autant donner d'explications.
Le rapport d'autopsie indique que la victime est décédée suite à une hémorragie provoquée par les coups à l'arme blanche au cou et à l'abdomen. La femme de 58 ans, qui a essayé de se défendre selon les légistes, présentait notamment une "blessure impressionnante" à la pomme d'Adam.
Il croyait vivre à l'époque de Christophe Colomb
Le père de l'accusé est venu déposer à la barre dans l'après-midi. C'est cet homme de 55 ans qui a découvert le corps sans vie de sa femme le 4 août 2017. Interrogé par la cour, le quincagénaire revient en détails sur la personnalité de son fils. Passé à côté d'une carrière de cycliste professionnel, le comportement de Nicolas Collet aurait totalement changé après un séjour en Colombie. Il consommait alors des drogues, et les diagnostics des médecins qu'il consultait oscillent entre bipolarité et schizophrénie.
La vie de l'accusé est alors rythmée par les crises et les séjours en hôpital psychatrique. Nicolas Collet bouche frénétiquement les trappes d'aération de peur que quelqu'un y pénètre et affirme avoir vécu à l'époque de Chritophe Colomb (un navigateur du XVe siècle, NDLR). Quatre ans après, le père de l'accusé ne comprend toujours pas l'acte de son fils.
Le jour du meurtre, je suis parti tranquille. S'il avait voulu faire du mal à quelqu'un, ce serait moi, pas ma femme. Nicolas adorait sa mère.
L'avocat général le questionne. "Si votre fils était libéré, est-ce qu'il pourrait s'en prendre à vous ? - C'est une certitude," lui répond le témoin.
Les témoignages des experts psychiatres sont attendus en fin de journée ce 3 juin. Le verdict de la cour d'assises du Gard devrait intervenir en soirée ou le lendemain.