Une disqueuse, une étincelle, 250 hectares de végétation ravagés et des aveux rapidement retirés, le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné un retraité à six mois de prison avec sursis pour l'incendie de Générac.
Le 7 juillet 2022, une trentaine de communes du Gard était la proie des flammes à cause de la canicule.
Parmi elles, Générac, au sud de Nîmes. Les centaines de pompiers présents ont lutté avec les avions bombardiers d'eau contre un incendie qui a ravagé 250 hectares de végétation et détruit plusieurs propriétés sur son passage.
Un homme s'accuse puis revient sur ses aveux
Très vite, un octogénaire avoue aux pompiers être à l'origine du sinistre. Il explique avoir mis le feu avec sa disqueuse lors de travaux sur son terrain. Et cela, en dépit des interdictions municipales et préfectorales à cause de la sécheresse, du vent et de la canicule. Mais finalement, l'homme se retracte dès le lendemain.
Il est tout de même renvoyé devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour destruction involontaire par incendie par une violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité.
A l'époque, le maire de Générac était ulcéré par la cause supposée du feu et la négligence des consignes de sécurité alors que le Gard était en alerte rouge pour la vigilance incendie feux de forêt : "Je suis en colère car une fois encore ce feu est un acte malveillant, certes non prémédité. Mais quelqu'un a débroussaillé chez lui sans tenir compte des interdictions, des alertes sécheresse, des informations pour éviter les risques d'incendie. Ce sont des inconscients, on ne peut pas continuer comme cela. Je vais porter plainte au nom de la commune car il y a une responsabilité. Je ne vais pas laisser passer cela" déclarait Frédéric Touzellier à France 3 Occitanie.
Six mois de prison avec sursis
Mercredi 15 février 2023, l'octogénaire est condamné à six mois de prison avec sursis. Le procureur Stéphane Bertrand explique ce jugement ainsi : "C’est un feu involontaire c’est clair, l’incendie est involontaire mais l’acte est volontaire et l’attitude criminelle" relatent nos confrères d'Objectif Gard.
A l'audience, le mis en cause a nié à nouveau les faits reprochés. Mais ces aveux du premier jour, même s'il est revenu sur ses déclarations en moins de 24 heures, et sa défense à la barre consistant a accusé les gendarmes d'avoir mal compris ses propos, voire d'avoir menti, n'ont pas convaincu la cour.
Lui reste sur sa position, malgré le jugement. L'utilisation de cette disqueuse a eu lieu la veille de l'incendie, pas le jour même.
Cette sanction pénale sera suivie par un jugement au civil. Il s'agira alors de chiffrer le préjudice financier de l'incendie pour toutes les victimes et le coût de l'intervention des pompiers et secours.