Au lendemain de l'incendie qui a ravagé un bâtiment de Cévennes déchets à Alès, le feu couve toujours. Les pompiers vont rester en surveillance sur le site pour éviter la reprise du sinistre.
Des flammes s'échappent encore du bâtiment d'où est parti le feu qui a ravagé en partie les locaux du centre de traitement "Cévennes déchets" d'Alès. L'entreprise, située au nord de la ville est chargée de la collecte et du traitement des déchets des particuliers, des professionnels et des collectivités. Un feu qui serait parti du toit et s'était déclaré ce mercredi 15 août en fin d'après-midi.
Long feu
Au lendemain de l'incendie, 70 sapeurs-pompiers du Gard sont toujours sur place. Ils veillent à éviter la reprise du sinistre qui couvre sous les décombres. Le feu serait parti de la toiture, formée en partie de panneaux photovoltaïques. "La difficulté de ce feu réside dans le fait qu'il va sans cesse falloir l'alimenter en eau pour l'éteindre.
C'est un feu qui va couver longtemps avant qu'on puisse complètement l'éteindre, et ce d'autant plus qu'il est inaccessible et dangereux pour personnels terrestres.
Sapeur-pompier
L'effondrement d'une partie du toit et de ces matériaux industriels, ainsi que la présence de liquides inflammables complique la tâche des pompiers. Ils resteront plusieurs jours sur place, indique Alexandre Grellier, reporter à France 3 pays gardois, ce mercredi 16 août.
Entreprise sauvée
"L'enjeu était d'abord de préserver ce qui pouvait l'être."
Les deux tiers de l'entreprise ont été sauvés. Elle pourra donc continuer son activité dans les semaines et les mois à venir.
William BorellyOfficier de communication des sapeurs-pompiers du Gard
Le gérant de l'entreprise qui emploie une quarantaine de salariés confirme la poursuite de l'activité malgré le sinistre.
"Le deuxième enjeu était de protéger la population en confiant les populations alentour. La cellule risques chimiques des pompiers du Gard a été renforcée par véhicule spécialisé des bataillons de marins-pompiers de Marseille pour réaliser des mesures de toxicité de l'air et des eaux et s'assurer que les fumées qui se dégagent de l'incendie ne sont pas dangereuses pour la population."
Irrespirable
Décidé dans un premier temps, le confinement des habitants du quartier a été levé ce mercredi 16 août dans la matinée. Les pompiers conseillent cependant aux riverains de maintenir leurs fenêtres fermées, de ne pas faire de footing à proximité, le temps d'éteindre complètement l'incendie. "Quand je suis rentrée, c'était l'horreur. Un cauchemar. Avec les fumées... Les gens étaient dans la rue. Ils n'avaient plus d'électricité car le générateur se trouvait dans l'entreprise.
On en parle aujourd'hui mais cet établissement dégage tous les soirs des odeurs nauséabondes, voire irrespirables.
NathalieHabitante d'Alès
"Une telle entreprise ne devrait pas exister à proximité des habitations", poursuit la dame qui se dit inquiète des dégagements d'odeurs et des émanations de l'incendie.
Elle voudrait revendre son logement acheté il y a cinq ans. En attendant, elle envisage d'alerter des associations de défense de l'environnement. Nagib, un autre habitant du quartier croisé sur place par notre équipe du quartier s'est dit inquiet par ces "fumées noires ou blanches". "On ne sait pas ce qu'on respire", soupire le jeune homme.
L'incendie du centre de tri de Milhaud
L'incendie qui touche le centre de traitement des déchets d'Alès n'est pas le premier dans le Gard. Il survient presque deux ans jours pour jour après celui d'un centre de tri de la société Benne 30 à Mlihaud, près de Nîmes le 14 août 2020 et un autre en juin 2021. La société Benne 30 était alors dirigée par Richard Perez, surnommé le "roi des poubelles" dans le Gard. L'enquête ouverte à la suite du sinistre débouché sur une enquête d'ampleur menée par la JIRS de Marseille (Juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la grande criminalité) et une vague d'interpellations dans trois départements (Bouches-du-Rhône, Gard et Vaucluse) en mai 2022. Le nom de la société dirigeant le centre de traitement des déchets d'Alès avait été évoqué au début de l'enquête de la JIRS.
Trafic de déchets
Neuf personnes, parmi lesquelles Richard Perez, étaient soupçonnées de "gestion irrégulière de déchets en bande organisée, transfert irrégulier de déchets en bande organisée, exportation illicite en bande organisée, abandon illégal de déchets en bande organisée, escroquerie en bande organisée, exploitation irrégulière d'installation classée et destruction par incendie." Richard Perez avait alors été placé en détention. Il avait protesté de son innocence. Il a depuis été libéré sous contrôle judiciaire.