Le commerce incendié est mitoyen du nouveau poste de police de Pissevin. Il a brûlé dans la nuit du 21 août 2024, un an jour pour jour après la mort du petit Fayed, tué à 10 ans par une balle perdue dans ce quartier sensible de Nîmes. France 3 s'est procuré une vidéo de l'explosion qui précède l'incendie.
Les nouveaux policiers de Pissevin sont déjà sous pression. Deux jours après l'ouverture d'un nouveau poste de police dans ce quartier sensible de Nîmes, la boucherie/boulangerie d'à côté a brûlé.
L'incendie est survenu dans la nuit du 21 août 2024, un an jour pour jour après la mort du petit Fayed, tué à 10 ans par une balle perdue, alors qu'il rentrait chez lui en voiture, accompagné de son oncle.
Déflagration près du nouveau poste de police
Le commerce visé est mitoyen du nouveau poste de police, dans la rue Lulli, au niveau de la galerie Marcel Sant. Il était désaffecté et personne ne se trouvait à l'intérieur. Sur des images de vidéosurveillance que nous nous sommes procurées, on aperçoit le mur de la boucherie soumis à une violente déflagration, à 2h14 du matin.
Les sapeurs-pompiers du Gard sont intervenus un quart d'heure après. Le rapport d'intervention fait état d'un commerce "totalement embrasé" à l'arrivée sur les lieux des soldats du feu. Mais le sinistre a finalement été contenu ; il n'a pas touché d'autres habitations.
Événements concomitants
Selon nos sources, l'explosion est partie du mur mitoyen entre le poste de police la boucherie. L'origine de cet incendie n'est pas encore connue. Mais sa concomitance avec l'ouverture du poste de police et la date de la mort de Fayed pose question. Une enquête est ouverte.
Si c'est le bureau de police qui a été visé, ça veut bien dire qu'en fait, on gêne et que ça ne plaît pas aux délinquants qu'on soit là. (...) Mais on ne lâchera pas le terrain, on quadrillera le quartier et on réprimera la délinquance.
Sandy Issartel, secrétaire départementale du syndicat Unité SGP Police
"Pour l’heure, nous ne savons pas quelles sont les causes de l'incendie et nous ne savons pas si c‘est une acte délibéré", précise le préfet du Gard, sur place ce mercredi, au micro de notre journaliste Camille Astruc.
"Il faut aider ces jeunes"
"On ne lâchera rien. On se bat quotidiennement pour le maintien des services publics dans ce quartier et pour que l’insécurité soit combattue le plus fort possible", poursuit Jérôme Bonet, qui précise que ce nouveau poste de police était "une attente des habitants".
L'un des riverains rencontrés par notre équipe sur place voyait d'un bon œil l'ouverture de ce poste de police. Pour lui, "la sécurité c'est important" et l'incendie est une "catastrophe". Un commerçant regrette, lui, la disparition de la police de proximité dans son quartier.
La solution est dans le dialogue. (...) Il faut aider ces jeunes de quartier qui sont oubliés. (...) Si on en est arrivé là, c'est la faute à tout le monde.
Un coiffeur du quartier Pissevin
Le poste de police fermé ce mercredi
Le commerce était fermé pour travaux et devrait rouvrir début septembre. Sa façade a été totalement détruite dans l'explosion. Le bureau de tabac qui le jouxte du côté opposé au commerce brûlé va fermer pour un mois sur les conseils de son assurance. Car la galerie surplombant les locaux, endommagée, menacerait de s'effondrer.
La police scientifique de Marseille est arrivée sur place. Le poste de police n'ouvrira pas ce mercredi. Il devait officiellement être inauguré lundi 26 août, un an après le drame qui avait ému le quartier et le pays tout entier.
Écrit avec Isabelle Bris, Camille Astruc et Eric Mangani.