Un an jour pour jour après la mort du petit Fayed âgé de 10 ans, victime de balles perdues dans une fusillade à Nîmes, un bureau de police est déplacé du quartier Valdegour vers celui de Pissevin (Gard), lieu du drame. Ce renfort représente un espoir de sécurité pour les habitants, qui réclament également un retour de la police de proximité.
Un poste de police pour retrouver de la tranquillité. Un an pile après la mort du petit Fayed, tué par des balles perdues lors d'un règlement de compte en plein cœur du quartier Pissevin à Nîmes (Gard), le quartier dispose enfin d'un poste de police, déplacé d'un autre quartier populaire, celui de Valdegour. Ce changement sera officialisé le 26 août.
Jusqu'à trois patrouilles par jour
En attendant, la devanture de la structure suscite forcément la curiosité. "Les habitants sont contents qu'il y ait un commissariat. Ça rassure" admet Alain Lorgeas, président du comité d'intérêt de quartier (CIQ), déjà présent lors de l'arrêt de la police de proximité il y a une vingtaine d'années.
"Ce n'est pas une création, c'est juste un déplacement" rappelle Sansy Issartel, secrétaire départemental du syndicat Unité. "C'est surtout pour quadriller le secteur, qu'il y ait des policiers dans le quartier, et que les citoyens en voient plus régulièrement".
Selon elle, les polices municipale et nationale vont travailler en étroite collaboration. Il y aura entre un et trois véhicules de patrouille par jour, ainsi que cinq agents chargés de recueillir les plaintes.
Les associations veulent revoir la police de proximité
"Il y a beaucoup d'attentes. C'était une demande de la population après la mort de Fayed" poursuit Raouf Azzouz, directeur de l'association Mille couleurs à Nîmes, rappelant la "promesse" du Ministre de l'Intérieur.
Mais ce n'est pas suffisant pour les militants associatifs. "Il faut aussi des patrouilles à pied. L'État ne comprend pas que passer en voiture ne sert à rien. La police de proximité, ça serait primordial pour le quartier" reprend Alain Lorgeas. L'état d'esprit est le même pour Raouf Azzouz.
On aspire à ce que la police puisse être sur le terrain, fasse des rondes, harcèle les dealers. On ne veut pas un poste de police où l'on dépose juste une plainte, et qu'il ferme à 17 heures.
Raouf Azzouz - directeur de l'association "Les Mille couleurs"à France 3 Occitanie
"On a besoin d'une police de proximité, comme les éducateurs, d'une présence sur le terrain" lance-t-il. "On a l'espoir de voir le quartier changer, et d'avoir la sécurité".
Est-ce que ce poste de police changera la vie du quartier ? "On verra à l'usage" répète Sansy Issartel. "On a vu avec les JO, il y avait beaucoup de policiers et donc moins de délinquance. Tout le monde est heureux, et on s'en porte mieux".
Écrit avec Pauline Pidoux et Eric Mangani.