Inondations dans le Gard : il y a 20 ans, des pluies diluviennes faisaient 22 morts et des milliers de sinistrés

C'était il y a 20 ans, les 8 et 9 septembre 2002, le Gard était submergé par les eaux. Des pluies historiques provoquaient des inondations dramatiques et des crues causant la mort de 22 personnes. 299 communes du département sur 353 étaient sinistrées et les dégâts dépassaient 830 millions d'euros. 2 décennies après, retour sur cet événement meurtrier.

8 septembre 2002, au matin, une alerte sonore retentit dans les rues de Sommières.

"Le Vidourle va sortir de son lit et inonder Sommières. Vous devez prendre toutes les mesures nécessaires pour la sauvegarde des biens et des personnes..." crachent les haut-parleurs.

En Vaunage, on a l'habitude des caprices du fleuve côtier. On leur a même donné un nom : les vidourlades. Alors dans le calme, les habitants se préparent à la montée des eaux.

On enlève tout parce que dans 2 minutes, le Vidourle est là. Si on veut qu'il n'y ait pas trop de dégâts, on est bien obligé. C'est un peu tôt mais c'est comme çà.

Une commerçante de Sommières.

Le 8 septembre 2002.

Des précautions qui s'avéreront dérisoires au regard de ces inondations exceptionnelles. En quelques heures, le Vidourle alimenté par un épisode cévenol d'une rare intensité monte de 4 mètres pour atteindre la cote de 7m30 et engloutit tout. Un record jamais vu depuis 1958 et toujours inégalé.

Des records de précipitations, 8 mois de pluie en un jour

Le lendemain, lundi, le jour révèle l'ampleur du cataclysme. L'eau est partout. A Anduze, on a enregistré 687mm de pluie en 24 heures, 635mm à Saint-Christol-les-Alès. Au moins 400mm sont tombés sur environ 1.800 km2 et plus de 600mm sur 150 km2. Du jamais vu !

Les évacuations par hélitreuillage s'enchainent toute la journée. Les barques des secours sillonnent les rues de nombreuses communes.

L'eau dévale des cévennes

A Alès, la digue qui protège la ville cède sous la pression des torrents d'eau qui dévalent des Cévennes. La quasi totalité de la cité est submergée.

En quelques minutes, c'était l'apocalypse. L'eau est arrivée et tout était noyé.

Un sinistré d'Alès.

Le 9 septembre 2002.

En aval, la plaine de la Gardonnenque entre Nîmes et Alès est dévastée.

Des sinistrés et des victimes

A La Calmette, la solidarité s'organise pour loger les nombreux sinistrés. Mais l'inquiétude est encore forte. Des habitants sont coincés dans leurs mas, isolés par les eaux du Gardon qui ne veulent pas rejoindre leur lit. Et toutes les communications sont coupées.

Le bilan est dramatique dans le secteur entre Alès et Nîmes. On déplore 9 victimes, dont 2 enfants et leur père, emportés par les eaux à Rousson.

Mais c'est dans le Gard rhodanien que le bilan humain est le plus lourd. 11 victimes en tout. Avec Aramon en ville martyre. 5 personnes sont décédées dans le village.

Lundi 9 septembre à 20h30, la digue qui protège la cité cède sous la pression du Gardon. Un torrent d'eau plonge les habitants dans une nuit d'apocalypse et de fuite sur les hauteurs cévenoles. Près de 500 maisons sont inondées. Les pompiers procèdent à un millier de mises en sécurité, par la voie des airs le plus souvent.

En tout, les inondations du Gard des 8 et 9 septembre 2002 ont fait 22 victimes et plus de 850 millions d'euros de dégâts.

Revoir l'édition spéciale du JT 19/20 de France 3 du 10 septembre 2002.

22 victimes dans 14 communes du Gard

• Rousson : un homme et deux enfants de 6 et 2 ans
• Saint-Martin-de-Valgalgues : un homme de 35 ans
• Saint-Christol-lès-Alès : un homme de 55 ans
• Vézénobres : un homme de 52 ans
• Fons : un homme de 52 ans
• Quissac : une femme de 52 ans
• Nîmes : un homme de 70 ans
• Saint-Quentin-la-Poterie : un homme de 62 ans
• Bagnols-sur-Cèze : un homme de 84 ans
• Saint-Laurent-des-Arbres : une femme de 46 ans
• Vers-Pont-du-Gard : une femme de 71 ans
• Domazan : une femme de 46 ans
• Montfrin : un homme de 72 ans
• Chusclan : une femme de 34 ans et un homme de 74 ans
• Aramon : 4 femmes de 54 ans, 67 ans, 75 ans et 84 ans. Un homme de 77 ans