La crue du Gardon a fragilisé les sites de pompage. Chargée en boue, l'eau des réseaux municipaux n'est plus consommable dans six communes et dix-sept hameaux. Une source d'inquiétude pour les riverains des anciennes mines de plomb, dont les terres sont polluées par des métaux lourds.
Pollution des eaux souterraines
Ce mercredi matin, Dimitri Leclercq, agent technique de la société Véolia, est sur la brèche : dans le secteur de Thoiras, il vérifie la mise à l'arrêt des deux pompes situées aux abords du Gardon. Ici, la rivière est montée à plus de 5 mètres et des infiltrations de boues ont été détectées dans les canalisations qui alimentent six communes en amont d'Anduze. Au nord-ouest du Gard, parmi d'innombrables dégâts, la crue du Gardon a également fragilisé les sites de pompage.
Entre Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille et Saint-Bonnet-de-la-Salendrinque, de Thoiras à Saint-Félix-de-Pallières, près de 800 habitants vivent sans eau potable depuis dimanche.Nous avons une répercussion immédiate de cette eau de surface venue impacter la ressource un peu plus souterraine... C'est ce qui a justement donné ce caractère non potable à l'eau.
Mais ces "traces de boues" dans l'eau du robinet n'inspirent rien qui vaille aux riverains des anciennes mines de plomb et de zinc. Regroupés en association, ils dénoncent depuis longtemps un "scandale sanitaire" et même s'ils continuent de vivre ici, ils connaissent la contamination des sols et des nappes phréatiques par les métaux lourds.
Déchets miniers à ciel ouvert
Identifiés par la préfecture du Gard et situés en amont de la rivière, les dépôts de déchets miniers de "La mine Joseph", abandonnée en 1955, et ceux de "La Croix-de-Pallières", fermée en 1971 sont toujours à ciel ouvert. Les habitants du secteur redoutent donc la présence durable d'arsenic et de plomb dans l'eau qu'ils consomment.Les experts, eux, sont prudents, se bornant à parler d'une "eau impropre à la consommation" sans plus de précisions.
Une pollution "diluée" !
Bruno Weitz, le président du Syndicat Intercommunal d'Adduction à l'Eau Potable (SIAEP) connaît bien la situation et effectue des prélèvements réguliers pour vérifier si l'eau du robinet contient des métaux lourds. Les intempéries ont-elles aggravé la situation ?Je ne peux absolument pas dire, non, je n ai aucune preuve là-dessus. Sachant que Véolia fait quand même des prélèvements et que l'ARS est derrière. Ce qu'on nous explique, c'est - qu'en cas de crue - une telle quantité d'eau arrive... que la pollution habituelle est diluée !
Dans le doute et en attendant les résultats des prochaines analyses diligentées par l'Agence Régionale de la Santé, les villageois doivent donc s'approvisionner en eau minérale dans les mairies. Le retour à la normale n'est pas attendu avant le début du mois d'octobre.