Insécurité à Nîmes : les renforts de police et de CRS sont arrivés en nombre dans le quartier Pissevin

Une file de camions de CRS en plein centre du quartier Pissevin, des hommes et des femmes armés en uniforme, des courses-poursuites avec les dealers, ce sont les signes tangibles d'une reprise en main de la sécurité par les forces de l'ordre. C'est aussi un soulagement pour les habitants qui sont à bout.

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L'envoi en renfort d'une compagnie de CRS, promis par le ministre de l'Intérieur, mardi, est désormais effectif.

Près de 50 policiers supplémentaires sont arrivés à Nîmes ce mercredi après-midi "afin de garantir la paix publique" selon les propres termes de Gérald Darmanin. Ils sont affectés aux quartiers sensibles Pissevin et Valdegour qui totalisent 16.000 habitants après les agressions et les violences des derniers jours.

Des policiers armés en patrouille jour et nuit

Les fourgons de la CRS 8 ont investi le coeur du quartier Pissevin en milieu d'après-midi, sous l'oeil médusé des habitants et devant un large parterre de journalistes et de caméras.

Aidés par des policiers nîmois, ils sont une petite centaine d'hommes pour rétablir la sécurité des biens et des personnes dans une partie de la ville de Nîmes où menaces, agressions, fusillades, règlements de compte, séquestrations et meurtres ne sont pas inhabituels.

Les habitants souvent résignés regardent cela avec circonspection.

"On a eu peur, on croyait qu'il y avait quelque chose de grave, cela arrive souvent ici. Depuis que je suis arrivée, je veux partir d'ici. J'ai deux garçons mais ils ne sortent jamais de la maison même pour sortir la poubelle, c'est trop dangereux et c'est pas une vie" explique une habitante.

A peine sur place, les patrouilles se dispersent et agissent. Contrôles, fouilles, filatures et courses-poursuites s'organisent dans le dédale de ruelles piétonnes et de places.

Les policiers découvrent les lieux de vente des dealers avec pancartes, menus et tarifs affichés sur le mur. Ils interpellent... mais les jeunes souvent mineurs tiennent tête.

Nous sommes là pour occuper le terrain, comme d'habitude, mais avec plus de personnels et pour plusieurs jours. Nous allons lutter contre tous les trafics, dont évidemment le trafic de stupéfiants très présent ici. Des interpellations ont déjà eu lieu.

Jean-Pierre Sola, commissaire général, directeur de la sécurité publique du Gard.

Les syndicats réclament des personnels

Côté syndicats de police, c'est la satisfaction. L'appel à l'aide a été entendu à Paris. Mais la crainte, c'est qu'une fois de plus, les renforts repartis, la situation se dégrade à nouveau et redevienne ingérable pour les forces de l'ordre et pour les habitants.

Les CRS, c'est la bonne solution pour avoir une réponse rapide dans un quartier où l'insécurité est conséquence mais ce n'est pas une zone de non-droit. On y intervient quotidiennement. Pour avoir plus d'effectifs pérennes, il faut attendre au moins septembre avec le mouvement général des postes et des affectations.

Rémy Alonso, délégué Alliance police Gard.

La préfecture se dit "mobilisée"

Dans le même temps, la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, a annoncé "une montée en puissance de l'action policière dans la perspective de la réouverture prochaine de la médiathèque".

3 jeunes en garde à vue

Un majeur et deux mineurs ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'agression d'un journaliste de M6. L'attaque a eu lieu, mardi, dans un quartier Pissevin de Nîmes gangrené par les violences liées aux trafics de drogue.

"L'un d'entre eux a reconnu les faits", a précisé dans un communiqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, en précisant que les agresseurs présumés étaient au nombre de trois.

Après 24 heures d'enquête par les services de la sûreté départementale du commissariat de police de Nîmes, trois personnes sont actuellement placées en garde à vue. Il s'agit de deux mineurs et un majeur.

Cécile Gensac, procureure de la République de Nîmes.

Communiqué de presse.

"En l'état, et sans préjuger de leur culpabilité, des éléments croisés tendent à étayer leur présence sur les lieux au moment des faits. L'un d'eux a reconnu sa participation aux faits", a-t-elle ajouté.

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