Journaliste agressé à Nîmes : trois personnes interpellées, renforts de CRS, ce que l'on sait au lendemain de l'agression

L'enquête progresse vite après l'agression d'un journaliste de M6 mardi 6 juin à Nîmes dans le quartier sensible de Pissevin. Trois personnes ont été arrêtées, dont l'un a reconnu les faits. Des CRS arrivent en renfort. Enquête, réactions, tous les derniers éléments dans cet article.

Un majeur et deux mineurs ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'agression mardi 6 juin d'un journaliste de M6 dans un quartier de Nîmes gangrené par les violences liées aux trafics de drogue, a annoncé le parquet mercredi. Voici ce que l'on sait au lendemain de l'agression.

L'un des interpellés reconnaît les faits

L'un d'entre eux a reconnu les faits, a précisé dans un communiqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, en précisant que les agresseurs présumés étaient au nombre de trois. Mme Gensac avait indiqué à l'AFP mercredi matin "qu'une personne, mineure", était en garde à vue dans le cadre de son enquête diligentée pour violences aggravées sur le journaliste de M6 Jérôme Régali. Elle a fait état en début d'après-midi de deux nouvelles interpellations.

"Après 24 heures d'enquête par les services de la sûreté départementale du commissariat de police de Nîmes, trois personnes sont actuellement placées en garde à vue. Il s'agit de deux mineurs et un majeur", selon le communiqué de la procureure.

"En l'état, et sans préjuger de leur culpabilité, des éléments croisés tendent à étayer leur présence sur les lieux au moment des faits. L'un d'eux a reconnu sa participation aux faits", a-t-elle ajouté."La première garde à vue prise le 6 juin 2023 a fait l'objet d'une prolongation ce jour", précise-t-elle également. Selon une source policière, le premier mis en cause est un jeune du quartier de Pissevin, âgé de 17 ans et déjà connu des autorités.

Le rappel des faits

A peine arrivé mardi matin à Pissevin, aux nombreuses tours et barres d'immeubles et faisant partie du dispositif des quartiers de "reconquête républicaine", le journaliste reporter d'image basé à Montpellier avait été frappé "debout et au sol" par des inconnus, selon la source policière.

Le reporter montpelliérain a été pris à partie, par plusieurs personnes alors qu’il effectuait un reportage dans le quartier réputé sensible, près de la médiathèque Marc-Bernard, équipement public que la mairie de Nîmes a décidé de fermer en raison de la présence permanente de trafiquants de stupéfiants.

En patrouille dans le secteur, la police est intervenue et a pris en charge le journaliste de M6. Une plainte devrait être déposée au commissariat de police de Nîmes.

Un quartier gangrené par les violences

La veille, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, avait pris la décision de fermer jusqu'à nouvel ordre la médiathèque municipale de Pissevin en raison de l'aggravation des violences visant les membres de son personnel et les habitants de ce quartier paupérisé.

M. Fournier avait notamment dénoncé l'instauration de "barricades" et de "check-points" et le fait que les agents de la médiathèque sont soumis à des "palpations en pleine rue avant d'accéder à leur poste de travail".

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le groupe M6 ont condamné cette agression.

Mais la situation n'est pas nouvelle pour le quartier Pissevin de Nîmes. Régulièrement, des compagnies de CRS sont appelées en renfort pour "pacifier" les lieux, notamment après des meurtres violents ou des fusillades. C'était aussi le cas en février 2022, quand des dealers avaient installé des barrages filtrants à l'entrée du quartier du Mas de Mingue, narguant la police en essayant de racketter les automobilistes au passage.

Des CRS en renfort

Rapidement après l'annonce des violences contre notre confrère, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a condamné "fermement l'agression" du journaliste et lui a apporté son soutien.

Il a surtout décidé l'envoi d'une compagnie de CRS "afin de garantir la paix publique". Soit une centaine d'hommes de terrain en plus des officiers de commandement.

Avec AFP.

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