Samedi, lors de l’abrivado des plages au Grau du Roi, 11 personnes ont été blessées, et 4 d’entre elles évacuées vers le centre hospitalier de Nîmes. Si le passage des taureaux et de leurs gardiens dans des lieux publics ne sont évidemment pas sans risques, des mesures sont prises pour éviter au maximum ces accidents que les manadiers redoutent par-dessus tout.
Le lancement de la saison taurine au Grau-du-Roi, a comme d’habitude rassemblé les foules. 40 000 personnes en 2023, peut-être plus encore cette année. Mais sur la plage du Boucanet, tout le monde n’a pas su ou n’a pas pu éviter les passages des manades. Plusieurs personnes ont été blessées lors du premier abrivado des plages. Ce dimanche à l'occasion d'une nouvelle journée taurine, le maire du Grau-du-Roi précise que l'évènement était pourtant parfaitement sécurisé.
"Tous les accès sont sécurisés avec des barrières, on informe les populations avec un véhicule en trois langues, donc tous les éléments pour la sécurité, parce que bien sûr quand on accède au parcours, le risque zéro n'existe pas et donc quand on est là il faut être extrêmement prudent", précise Robert Crauste, maire (divers centre) du Grau-du-Roi.
Pas de barrières mais des haut-parleurs
À Aimargues pour la journée hommage à Fanfonne Guillierme "la grande dame de Camargue", le parcours était moins balisé, mais il était difficile de ne pas voir arriver les manades.
"Il faut plus d'une semaine pour mettre les barrières pour une journée d'abrivado. Donc je prends la responsabilité de pas en mettre. Par contre nous avons la police municipale, avec justement les haut-parleurs sur les voitures qui passent. Je suis maire depuis 15 ans, j'ai eu qu'un accident", ajoute Jean-Paul Franc, maire (SE) d'Aimargues.
Vigilance
Les jeunes attrapaïres sont conscients des risques, mais selon eux les accidents sont souvent dus à un manque de vigilance."Il y a des gens qui viennent de loin aussi, qui ne connaissent pas forcément les traditions d'ici et qui ne voient pas souvent des taureaux, et donc ça peut créer des accidents", ajoutent Ethan et Benjamin, jeunes "attrapaïres".
Assurances
Un véritable problème pour les manadiers sur qui se répercutent ces accidents. "Les assurances aujourd'hui ont compris que lorsque le taureau percutait quelqu'un, le code civil se retournait contre nous. Donc les mutuelles, souvent les assurances, nous attaquent, et c'est là le problème majeur, il faut que la responsabilité appartienne à celui qui se trouve sur le parcours, non pas les manadiers", conclut Bérenger Aubanel, manadier et vice-capitaine de la "nation Gardiane".
Si les manadiers ne peuvent plus être assurés lors des abrivados, cette tradition risque de s'envoler.