Mobilisation politique et associative nationale contre l'expulsion de Moussa, sans papiers de Nîmes

Des personnalités politiques dont Carole Delga et l'association AIDES se mobilisent pour que Moussa, jeune acrobate Guinéen réfugié à Nîmes depuis 2015, ne soit pas expulsé. Jeudi 3 mai, il n'a finalement pas embarqué. Homosexuel, il serait menacé dans son pays, où son compagnon aurait été tué.

Moussa, acrobate guinéen réfugié à Nîmes depuis 2015, n'a finalement pas été expulsé, jeudi 3 mai. Face à la mobilisation de ses soutiens, qui avaient empêché plusieurs fois le renvoi dans son pays d'origine du jeune migrant, ce dernier avait été transféré au centre de rétention de Lyon (Rhône), où il devait embarquer dans la soirée. Mais face à son refus et à un rassemblement des militants de l'association AIDES, à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, l'expulsion de Moussa a une nouvelle fois été reportée. C'est ce que rapportent nos confrères de France 3 Rhône Alpes Auvergne.

Carole Delga, Olivier Faure et Emmanuelle Cosse en soutien


Il faut dire que depuis plusieurs jours, le monde politique et associatif se mobilise en faveur de ce sans papiers, qui dit être menacé de prison voire de mort en Guinée-Conakry, en raison de son homosexualité. Son compagnon y aurait été assassiné. Jeudi 3 mai, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a affiché son soutien à Moussa, réclamant sur Tweeter son maintien sur le territoire français.


Le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure, a pour sa part affirmé que "son expulsion serait un scandale", tandis que pour Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement et ex-présidente de l'association Act Up : "Il est temps que le gouvernement fasse preuve de l'humanité qu'il évoque si souvent". Elle demande au ministre de l'Intérieur et au président de la République de "mettre fin à cette procédure".

Appel relayé par AIDES et sur France Inter


De sons côté, l'association AIDES estime, à la Une de son site Internet, que "l'Etat s'acharne contre Moussa". Ce vendredi 4 mai, dans la matinale de France Inter, c'est le chroniqueur Frédéric Pommier qui a relayé ces appels à la clémence, dans un billet intitulé : "Moussa, l'acrobate guinéen que la France veut expulser".

Intégré dans la vie locale à Nîmes depuis 3 ans


Arrivé en France il y a 3 ans, Moussa, 28 ans, acrobate, avait dans un premier temps obtenu un permis de travail temporaire.
Dans le Gard, il s'était vite intégré à la vie locale, militant bénévolement au sein du comité local de l'association AIDES. Il avait même participé à la dernière pégoulade, le défilé d'ouverture de la féria de Nîmes. Mais en 2017, sa demande d'asile a été rejetée par l'OFPRA, l'Office de Protection des Réfugiés et Apatrides. Il était, depuis, sans papiers. Le 1er mai dernier, nous relations cette affaire sur notre site internet.

Quelles conditions pour un réexamen de sa demande d'asile ?


Contacté par l'Agence France Presse, l'OFPRA précise ne pas avoir été saisi d'une demande de réexamen (qui ne peut intervenir que si un nouvel élément est versé au dossier, NDLR) et "cherche à en savoir plus", se disant "attentif à protéger les personnes en raison de leur orientation sexuelle, dès lors que celle-ci est avérée et les craintes dans le pays d'origine sont établies".

Cette affaire intervient alors que alors que les députés La République En Marche ont introduit dans le projet de loi asile-immigration un amendement protégeant les demandeurs d'asile homosexuels. Ce texte exclue les "pays d'origine sûrs" de la liste des  ceux qui persécutent leurs citoyens en raison de leur orientation sexuelle. La Guinée ne fait toutefois pas partie de cette liste.

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