Nîmes : la prison à perpétuité prononcée à l'encontre du policier qui a assassiné son ex-compagne à Alès

Jean-Régis Julien était jugé aux assises de Nîmes depuis le 5 octobre pour le meurtre de Carine Ramière, son ex-compagne, sur la rocade d'Alès en 2016, après des mois de menaces. Ce jeudi, les jurés l'ont condamné à la prison à perpétuité pour assassinat, une peine assortie de 22 ans de sûreté. 

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Il l'a abattu de trois balles dans la tête sans un mot, dans sa voiture sous les yeux de son fils, le 26 février 2016 sur la rocade d'Alès. Un ex-policier de 39 ans Jean-Régis Julien, est jugé depuis le lundi 5 octobre aux assises du Gard pour avoir tué son ex-compagne Carine Ramière, 24 ans, avec son arme de service.

Les jurés l'ont condamné ce jeudi 8 octobre à la prison à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans pour assassinat. Le verdict va plus loin que les revendications de l'avocat général, qui avait recommandé une peine de 30 ans d'emprisonnement, dont 20 ans de sûreté. Le condamné perd en outre totalement l'autorité parentale sur son petit garçon, confié à la soeur de la victime.

A-t-il prémédité son acte ? 


La préméditation a été au coeur du procès. L'accusé reconnaît avoir tué Carine, mais assure avoir agi subitement "sous le coup de la colère". Dans le box des accusés, l'ancien gardien de la paix parle de "black out total" et assure "avoir perdu pied"

La matinée et le début de l'après-midi ont été consacrés aux plaidoiries des parties civiles, qui, elles, sont persuadées que l'acte a été prémédité. L'une des avocates, Me Anaïs Farget, parle d'une "exécution digne d'un tueur à gage". Pour Me Michaël Corbier, l'accusé a reconstruit intellectuellement son acte.
 

On a eu le droit à des termes un peu psychologiques ce matin : black out, flashs, effet tunnel... C'est quelqu'un qui est en détention depuis quatre ans et qui cherche non pas à expliquer son geste, mais à le justifier et le rendre plus acceptable.

Michael Corbier, avocat de la partie civile

La cour s'est penchée sur le fait que Jean-Régis Julien avait gardé son arme alors qu'il n'était pas en service. Il a répondu qu'il souhaitait se défendre en cas d'attaque terroriste. 


Des années de harcèlement


Pour rappel, ce jour-là, Jean-Régis Julien a suivi son ex-compagne en voiture et l'a bloqué sur un rond-point de la rocade d'Alès, avant de descendre de sa voiture et de lui tirer trois balles dans la tête, sans prononcer un mot, leur fils Mathis âgé de deux ans était sur la banquête arrière. Il s'est ensuite rendu de lui-même au commissariat d'Alès.

Durant les deux mois qui ont précédé le drame, l'accusé avait envoyé près de 1 700 SMS à son ex-compagne. Elle avait porté plainte contre lui une semaine avant pour des appels malveillants. Un harcèlement constant qui s'est installé depuis leur rupture, en 2014, et qui s'est intensifié lorsque Carine a rencontré un autre homme, selon les éléments de l'enquête.

Mercredi, ce sont les témoignages poignants des frères et soeurs de Carine ainsi que celui de Mathis, âgé aujourd'hui de 7 ans, qui ont été entendus par la cour. Le jeune garçon a renié son père, demandant : "Pourquoi il a tué ma maman?" dans une vidéo diffusée dans la salle. Des experts psychologues se sont également succédés, décrivant un homme "dépendant" avec "une peur irrationnelle d'être abandonné", mais sans "pathologie psychiatrique avérée", selon le récit de l'audience de nos confrères de Midi Libre.

L'homme a décidé de faire appel. D'abord prévu fin 2019 sur deux jours, le procès avait été renvoyé à la demande de la défense afin qu'il puisse se dérouler sur plusieurs jours en raison du nombre important de témoins, une trentaine.

En 2019, 146 femmes ont été tuées en France par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus que l'année précédente, selon les derniers chiffres officiels. Et parmi ces féminicides, 18 se sont produits en Occitanie dont 7 dans l'Hérault. En 2020, selon le décompte de l'AFP, 53 femmes ont perdu la vie dans les mêmes conditions depuis janvier.
 
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