5 élèves du lycée Philippe Lamour, à Nîmes, ont été entendus par la police, 2 mois après une action contre la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur Parcoursup. Un rassemblement avait lieu pour les soutenir.
5 élèves du lycée Philippe Lamour de Nîmes ont été entendus par la police, ce 3 juillet, 2 mois après avoir participé au blocus de leur établissement, en signe de protestation contre la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur Parcoursup. Ils devaient répondre de faits de "violences aggravées". Lilia, lycéenne scolarisée en classe de seconde, cherche à comprendre les raisons de sa convocation à l'hôtel de police de Nîmes :
"La personne qui m'a interrogée a commencé à me poser des questions : "ouais, mais ça sert pas à grand chose ce que tu fais, je comprends pas ce que tu fais, Parcoursup c'est bien, la loi ORE c'est bien..." Donc moi, j'ai commencé un peu à m'énerver, parce que je ne comprenais pas. J'ai rien fait de grave !''
Marine, une autre lycéenne élève en classe de première et témoin des événements, explique :
"On a barricadé l'entrée principale avec des palettes et du bois. Il y avait une palette avec une vis sortante. Le proviseur a voulu ouvrir [le passage, NDLR] en poussant les palettes vers nous et il s'est ouvert la main".
Il y a 15 jours, 5 autres élèves de 3 lycées nîmois avaient déjà été convoqués pour s'être introduits dans le lycée Dhuoda. Des convocations contre lesquelles s'insurge Vincent Bouget, professeur au lycée Philippe Lamour et secrétaire départemental du PCF du Gard :
"Tous ceux, notamment les jeunes, qui ont tenté de résister à cette loi, passée en force à l'Assemblée et au Sénat, ceux-là, aucun cadeau ne leur est fait. On veut casser tout esprit de résistance aujourd'hui dans la jeunesse".
Un rassemblement de soutien, notamment d'enseignants, a eu lieu devant l'hôtel de police de Nîmes au moment de l'audition des lycéens. Aucune sanction n'a encore été prise contre les élèves déjà convoqués le mois dernier. Le reportage d'Eric Felix et Eric Mangani.