La députée européenne Virginie Rozière visitait cette semaine le centre de rétention de Nîmes. L'occasion pour nos journalistes de pénétrer dans cet endroit qui n'est pas une prison, mais qui s'y apparente fortement.
Derrière les portes du centre de rétention de Nîmes, ce ne sont pas des délinquants, mais des personnes en situation irrégulière. Pourtant tout rappel la prison.
"C'est pareil", confie un retenu. "Sauf qu'ici les portes sont ouvertes"
Dans le quartier des hommes, ils sont une quarantaine avec chacun sa propre histoire. Réfugiés ou migrants économiques, tous ici ont en commun le rêve d'un avenir meilleur.
Pour les accompagner, l'association Forum réfugiés, qui a déjà aidé 920 retenus en 2017, assure une permanence au sein du centre de rétention.
"Nous ne sommes pas là pour les aider à se régulariser, nous sommes là pour les aider à contester les mesures de placement ou la mesure d'éloignement", précise Thibaud Baghdadi, coordinateur à l'association Forum réfugiés.
"Le centre de rétention, c'est pire que la prison", poursuit-il. "Il n'y a pas d'intimité et en plus de l'enfermement, il y a la crainte d'être éloigné du jour au lendemain."
Le projet de loi asile-immigration contesté
La député européenne Virginie Rozière se bat actuellement pour plus de solidarité entre les états membres sur la question des migrants. Elle conteste le projet de loi asile et immigration discuté à l'Assemblée. Il prévoit notamment de doubler la durée maximale de rétention.
"Allonger la durée maximale à 90 jours va maintenir ces personnes dans des situations extrêmement difficiles à vivre", affirme la députée européenne.
La plupart des personnes retenues à Nîmes sont entrées dans l'espace Schengen par l'Italie.