Le projet de construction de nouvelle prison entre Nîmes et Générac, dans le Gard, est loin d'emporter l'adhésion des habitants des communes concernées et des riverains des alentours. Ils l'ont fait savoir lors d'une réunion publique de concertation.
Ce soir là, au centre socio-culturel de Générac, une soixantaine de personnes avait fait le déplacement et une douzaine en streaming ont suivi la réunion publique de concertation sur le projet de construction du futur établissement pénitentiaire du Gard.
Annoncée dans un premier temps vers Alès, la prison sera finalement implantée au sud de Nîmes sur le site d'Oc'Via, l'ancienne base logistique du contournement ferroviaire TGV. Et cela ne plait pas à tout le monde.
Un débat houleux et une concertation difficile
Il n'a pas fallu longtemps pour entendre les premiers éclats de voix. Un homme prend la parole.
"Nous, on est prêt à la concertation, on est prêt à chercher des solutions. Mais il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles !" s'emporte-t-il.
Les prises de parole hostiles des plus proches riverains s'enchainent. Ils dénoncent notamment l'absence d'étude d'impact sur les nuisances et pollutions sonores et visuelles.
"Je vais avoir des projecteurs devant chez moi, devant mon jardin, allumés toute la nuit".
Une riveraine de la future prison.
Le site fera 14 hectares. Pour ses détracteurs, il pose de nombreux problèmes. D'abord environnementaux, avec des espèces protégées, des problèmes hydrauliques, quand il y a des inondations, des problèmes de sûreté à cause du gazoduc voisin et des problèmes de sécurité et d'accès.
Coincé entre une zone d'intérêt écologique et une future zone d'activités économiques, l'emplacement des bâtiments de l'ensemble pénitentiaire ne serait pas totalement définitif.
Les riverains veulent conserver une butte qui permettrait de masquer la future prison, les responsables de l'administration pénitentiaire eux ont parlé rideaux d'arbres et montré des images de synthèse qui n'ont pas convaincu.
La capacité d'accueil a été revue à la hausse, passant de 500 à 700 places.
Coût estimé du chantier de cette nouvelle prison, 150 millions d'euros. Démarrage prévu en 2024 pour une livraison en 2027. D'autres réunions de concertation sont prévues d'ici aux débuts des travaux.
1.050 places de prison dans le Gard en 2027
En plus de cette nouvelle prison au sud de Nîmes, la maison d'arrêt, située à côté du Mas de Possac, va subir des travaux et s'agrandir passant de 200 à 350 places. Ce qui ne sera pas suffisant car le taux d'occupation est actuellement de près de 200%. C'est d'ailleurs l'une des plus surpeuplées de France.
Ces places de prison supplémentaires devraient générer autour de 1.000 emplois directs et indirects.