Deux quadragénaires ont été condamnés mardi soir à des peines de dix et trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nîmes pour avoir envoyé dix lettres piégées à des personnes appartenant au milieu de la tauromachie.

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Le procureur Alexandre Rossi avait requis des peines d'un an et six mois de sursis dénonçant des "gestes totalement stupides et irresponsables" et estimant que les prévenus, qui avaient envoyé début 2017 des lettres contenant des lames de cutter et de rasoir, avaient "basculé" vers "des actes de délinquance de droit commun".

Gestes totalement stupides et irresponsables


Grégory B, originaire de Montpellier a été condamné à 10 mois de prison avec sursis assortis de trois ans de mise à l'épreuve, obligation d'indemniser les victimes et interdiction de paraître dans des lieux de manifestations taurine. Cet assistant de vie âgé de 44 ans avait reconnu neuf envois contenant des lames de rasoirs ou de cutters à Arles, Nîmes, Alès, Rodilhan, Béziers et Bordeaux. Un membre d'une association destinataire avait été blessé au pouce, recevant une ITT de 7 jours

Le quadragénaire, très confus à la barre, a exprimé un "ras-le-bol" car "depuis des années, nous faisons des actions pacifistes contre la corrida et rien ne bouge".
 

Christine M., aide à domicile de 47 ans résidant dans le Tarn-et-Garonne, a de son côté été condamnée à trois mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende pour un envoi piégé à Alès, qu'elle a reconnu. Elle a assuré à la barre avoir agi "par dépit, tristesse et colère à cause de ce qu'on fait aux taureaux et que je ne supporte plus". 
 

35 envois piégés


Les deux prévenus, confondus par leur ADN et n'appartenant à aucune organisation anticorrida, n'ont pas reconnu de concertation plus large. Et ce même si des contacts téléphoniques intenses ont été enregistrés au moment des envois avec six autres personnes et qu'un total de 35 envois piégés ont été adressés début 2017 à des personnes liées au monde de la tauromachie. 

Parmi elles, Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes et Madrid et Jean-Baptiste Jalabert, qui gère les arènes d'Arles (Bouches-du-Rhône), plus connu sous son nom de torero, Juan Bautista. L'avocate des deux militants, Me Fanny Crozel, avait plaidé la clémence pour des "gens pacifistes et respectueux des autres". 
 
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