C'est un coup dur pour le sport féminin dans la métropole de Nîmes : les clubs de handball, basket, volley et football ne toucheront plus d'aides financières. Une décision incompréhensible pour ces sportives d'autant que les clubs masculins, eux, sont toujours subventionnés.
Les filles du club de handball de Bouillargues, privées de subventions !
Ces joueuses qui évoluent en deuxième division, font pourtant partie des 28 meilleures équipes de France. Mais ces bons résultats n'ont pas suffit : leur club va devoir se passer des aides financières de la métropole nîmoise qui a décidé de ne plus délier les cordons de sa bourse. Résultat : un gros trou dans la caisse qui se monte à 130 000 euros par saison.
Leur président Sylvain Maestrini est écœuré d'autant que selon ses dires : "le club de handball féminin démontre sa stabilité depuis bientôt 45 ans. Durant ces dernières années, il n'a cessé de se développer pour atteindre aujourd'hui les 260 licenciés".
Devant la caméra de France 3 Pays Gardois, il a laissé libre cours à son amertume :
On est tous à valoriser le sport féminin, on le voit dans les médias, on le voit chez les politiques, mais dès qu’il faut supprimer quelque chose, c'est le sport féminin qui trinque. J’estime que c’est de la discrimination sachant que aujourd’hui, on rayonne autant que certains clubs masculins !
Sylvain Maestrini,SPrésident du Club de Handball Féminin de Bouillargues
Le club de handball peut encore compter sur des partenaires privés et publics comme la mairie de Bouillargues, qui fait ce qu'elle peut, mais ne pourra pas compenser une telle perte, à elle seule.
Quatre clubs féminins concernés
Hand, Basket, Volley et Foot, tous sont dans la même galère. Des licenciements sont donc inévitables selon les présidents de ces différents clubs féminins. C’est leur survie qui est en jeu :
"On va essayer de trouver des sponsors, de faire des partenariats mais on tourne avec un gros maximum de 10 à 20 000 euros selon les années. Aller en chercher 30 de plus, c’est inenvisageable..." souligne Christian Taves, le président du Football Féminin Nîmes Métropole Gard.
"Un hasard" pour Nîmes Métropole
Du coté de la Métropole, on récuse l'accusation de discrimination de genre. La collectivité explique avoir fait le choix d’acheter des places et des prestations publicitaires aux clubs qui amènent de la visibilité et de l’argent au territoire.
"On n'est pas dans la logique sportive, on est dans la logique d’image et il se trouve que les quatre clubs aidés qui n’ont pas cette vitrine médiatique sont des clubs féminins. Mais nous avons supprimé aussi la subvention à un club qui est mixte" explique Bernard Baumelou, directeur du Cabinet du Président de Nîmes Métropole.
Le fait que les clubs a qui nous avons supprimés les aides soient féminins, c’est un hasard.
Bernard Baumelou,Directeur du Cabinet du Président de Nîmes Métropole
La métropole affirme en outre avoir prévenu les clubs dès l'année 2020 et baissé progressivement les aides jusqu’à leur suppression totale cette année.
En attendant, les joueuses des différents clubs privés de cette manne financière, elles, vont devoir organiser des événements pour récolter des fonds.