Une femme militante du mouvement anticorrida du Gard, a été condamnée à 1 500 euros d'amende jeudi par le tribunal correctionnel de Nîmes pour avoir organisé d'une manifestation non déclarée lors de la Feria de Pentecôte 2018. Plus de 200 manifestants s'étaient réunis devant les arènes.
Poursuivie pour avoir organisé une manifestation sur la voie publique, sans déclaration et en récidive, lors de la féria de la Pentecôte en mai dernier, Nathalie Valentin était convoquée ce 17 janvier, devant le tribunal correctionnel de Nîmes.
Répondant à son appel via Facebook, plus de 200 militants anti corrida avaient manifesté pendant plus de deux heures devant les arènes de Nîmes, sur l’esplanade, le samedi 19 mai 2018.
L'atmosphère avait failli tourner au vinaigre en fin d’après midi, à l’heure de la corrida, quand les aficionados avaient rejoint les arènes. Des agents de sécurité avaient dû batailler ferme pour empêcher toute intrusion des militants anti corrida dans l’enceinte.
Les CRS avaient même dû être appelés en renfort en fin de soirée. Bilan : six militants arrêtés et placés en garde à vue pour des faits de violences sur des policiers et de rébellion. Cinq d’entre eux avaient été condamnés.
Pour le taureau, pour être vu dans les médias
A son procès aujourd'hui’, Nathalie Valentin a reconnu les faits et affirme « assumer ».
Pour cette femme qui combat "pour le taureau" depuis 15 ans, cette manifestation, organisée sur son compte privé sur Facebook et non déclarée en préfecture, n’était pas un appel à la violence mais plutôt une manière d’essayer de faire entendre la voix de la cause animale.
Si on déclare une manifestation, on se retrouvera à 600 mètres des arènes, ça ne sert à rien surtout en terme médiatique,
a-t-elle affirmé à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes.
Le procureur a estimé que l'on était dans un débat d’idées mais qu'on ne peut être sourd au discours de l’autre; "Si vous vous obstinez , a-t-il dit à la prévenue, je crains de vous revoir dans l’arène.... judiciaire".
Déjà condamnée à une amende de 500 euros en 2017 pour des faits similaires, elle a cette fois écopé d'une amende de 1500 euros.