L’Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA) vient de refuser la demande d'asile de Fodé Moussa Camara. Le jeune homosexuel guinéen, sans papier, avait été arrêté à Nîmes en mars 2018. Il va faire appel auprès de la Cour Nationale du Droit d’Asile.
Arrivé en France il y a 3 ans, Moussa, 28 ans, acrobate, avait dans un premier temps obtenu un permis de travail temporaire. Dans le Gard, il s'était intégré à la vie locale, militant bénévolement au sein du comité local de l'association AIDES. Il avait même participé à la dernière pégoulade, le défilé d'ouverture de la féria de Nîmes. Mais en 2017, sa demande d'asile a été rejetée par l'OFPRA, l'Office de Protection des Réfugiés et Apatrides. Il était, depuis, sans papiers.
Forte mobilisation
En avril, il est arrêté en gare de Nîmes et placé en centre de rétention administratif, en vue d'une expulsion. La mobilisation s'organise, notamment grace à RESF et AIDES. "Moussa est gay. En Guinée, il risque plusieurs années de prison ou pire, le lynchage, comme celui dont a été victime son compagnon."
Une première tentative d'expulsion avorte car le commandant de bord refuse de l'embarquer. Il est replacé en centre administratif pour séjour irrégulier. Le 3 mai, il est transféré au centre de rétention de Lyon (Rhône), où il devait embarquer dans la soirée. Mais face à son refus et à un rassemblement des militants de l'association AIDES, à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, l'expulsion de Moussa a une nouvelle fois été reportée.
Deux tentatives d'expulsion
Ce refus d'embarquer est pénalement condamnable. Le 12 juin, il est condamné ce mardi à Lyon à 2 mois de prison ferme et trois ans d'interdiction de territoire. Ayant déjà effectué de la détention préventive, il a été libéré début juillet.
Entre temps, il avait déposé une demande de réexamen de sa demande de droit d'asile. Elle vient d'être rejetée par l’Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA). "Cette décision est incompréhensible," s'insurge AIDES.
En attendant la réponse de la CNDA, Moussa détient une attestation de demande d'asile, ce qui lui permet de séjourner régulièrement en France. De fait, il n'est pas expulsable
Le jeune guinéen, hébergé à Nîmes, va faire appel auprès de la Cour nationale du droit d'asile. Il a un mois pour le faire. "En attendant la réponse de la CNDA, Moussa détient une attestation de demande d'asile, ce qui lui permet de séjourner régulièrement en France. De fait, il n'est pas expulsable", précise Adeline Touiller, directrice du plaidoyer à AIDES.