La mairie de Nîmes fait la chasse aux terrasses nocturnes. Elle demande aux gérants des cafés et restaurants de rentrer chaises et tables, la nuit, une fois le service terminé. Bref, de respecter l'arrêté municipal. Ce qui ne plait pas à une partie d'entre eux.
Un café avec vue, s'il vous plaît... sur la Maison carrée de Nîmes. Si cette terrasse bénéficie d'un emplacement idéal, ses 150 chaises et 40 tables doivent désormais être rentrées tous les soirs. Plus question de les laisser dehors, sous peine d'amende.
Soit, une heure de travail sur l'ensemble du service mais c'est un mal pour un bien.
"On va essayer de s'adapter car stocker autant de chaises et de tables dans un petit établissement, c'est long et pas facile. Mais en se pliant à cette obligation, c'est le classement au patrimoine de l'Unesco qui est en jeu et donc notre chiffre d'affaires".
Houcine Rezgui, co-gérant de bar.
Classement à l'UNESCO et tourisme
De meilleures retombées économiques en cas d'inscription de la Maison carrée au patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est tentant. Commerçants et cafetiers placent beaucoup d'espoir dans cette candidature, synonyme d'ouverture à l'international.
Le classement d'un site au patrimoine mondial, c'est d'abord le protéger et surtout le faire connaître au monde entier. C'est une référence de beauté, de qualité unique, cela en fait un lieu exceptionnel. Mais les critères du label UNESCO sont nombreux, contraignants et réversibles. Notamment, la sécurité et la propreté. Car si l'UNESCO classe des sites, il peut aussi les déclasser.
Plus de sécurité tout en facilitant le nettoyage
L'initiative de la "terrasse nette" après le service nocturne et jusqu'au matin, entre dans la politique d'embellissement de la ville de Nîmes. Selon la mairie, elle permet de faciliter le nettoyage des trottoirs, des rues et des places par les services municipaux tout en prévenant le vandalisme nocturne.
"On cible les abords de la Maison carrée à cause de la demande de classement à l'UNESCO mais c'est tout le centre-ville qui est concerné par soucis d'équité".
Valentine Wolber, maire-adjointe de Nîmes en charge du commerce.
Si l'arrêté municipal est reconduit chaque année, les contrôles eux vont être plus fréquents en 2022 et 2023 suite à l'enjeu primordial de la candidature à l'UNESCO.
Le jury de l'UNESCO se prononcera sur le sort de la Maison carrée, en 2023, sous la dénomination officielle, Nîmes, l'Antiquité au présent.
49 sites culturels ou naturels en France sont inscrits à l'UNESCO, dont 8 en Occitanie. Le Canal du Midi, la Cité épiscopale d'Albi, les fortifications Vauban de Mont-Louis et Villefranche-de-Conflent, les Causses et les Cévennes, les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, le Pont du Gard, l'ensemble des Pyrénées-Mont Perdu et la Cité fortifiée de Carcassonne.
