L'artaban résiste au mildiou et à l'oïdium, deux maladies qui dévastent les vignes. Ce cépage hybride vient d'être mis au point par l'institut français de la vigne à Nîmes. Une bonne nouvelle pour les viticulteurs, à l'heure où la société française pousse vers l'abandon des pesticides.
Vendredi 13 septembre, la première parcelle d'artaban, plantée il y a trois ans, a été vendangée.
Inconnu du grand public, ce cépage deviendra peut être un jour une fierté nationale.
Obtenu par hybridation, il a la particularité d'être résistant à l'oïdium et au mildiou, deux des principales maladies de la vigne.
"On a croisé une variété sauvage qui possédait déjà une résistance à ces maladies avec une variété cultivée classique", explique Pascal Bloy, le directeur pôle matériel végétal de l'institut français de la vigne (IFV).
ça nous a permis d'obtenir une variété qui allie à la fois les gènes de résistance et les qualités gustatives des variétés classiques.
Capable de se défendre seul face aux maladies, l'artaban nécessite de 10 à 30 fois moins de traitements chimiques qu'un cépage traditionnel.
Une première réponse, dans le débat actuel sur l'utilisation des produits phytosanitaires.
Une pression qui pèsent sur les viticulteurs, comme sur les autres agriculteurs.
L'artaban vient de faire son entrée au catalogue officiel des cépages Français. Une reconnaissance qui va lui permettre de s'intégrer dans les plus grandes appellations.
L'Inao (institut national des appellations d'origine) a en effet décidé il y a peu d'accorder la possibilité de rentrer ces nouveaux cépages, anciens ou résistants à hauteur de 5% d'encépagement.
Une décision saluée par Bernard Angelras, vigneron à Nîmes.
Cela veut dire qu'aujourd'hui toutes les appellations françaises ont la possibilité de tester ce nouveau type de matériel végétal qui répond aux attentes du consommateur et de la société toue entière.
Ci-dessous le reportage de Jérôme Curato et Pierre Trouillet, sur les premières vendanges de l'artaban à Nîmes :
D'autres cépages, résistant à la chaleur ou à la sècheresse par exemple, pourraient voir le jour dans les années qui viennent.