Mardi 4 juin, à Nîmes, a eu lieu la première journée francophone de radiologie dédiée à l'Intelligence Artificielle. L'occasion de débattre de la place de l'IA dans les hôpitaux, et notamment aux urgences, où le nombre de passages ne cesse de croître.
Comment l'intelligence artificielle peut avoir un impact sur la radiologie et sur toute forme d'imagerie médicale aujourd'hui ?
C'est l'une des questions que se sont posés une dizaine de professeurs de médecine, et notamment de radiologie, lors de la première journée francophone de radiologie dédié à l'Intelligence Artificielle, organisée à Nîmes ce mardi.
Comparé à une image prise avec un scanner classique, qui reste granuleuse, une image obtenue grâce à un scanner aidé de l'intelligence artificielle sera plus lisse, plus précise. Cela a été constaté au centre hospitalier de Dijon, en février dernier, lorsqu'un scanner à IA a été installé.
Le logiciel peut compléter certains éléments de la radio en les comparant à un grand nombre de données enregistrées, et reconstruit une image médicale mieux définie. De quoi aider les radiologues à affiner leur diagnostic.
Effectivement à Dijon, un scanner avec une intelligence artificielle embarquée à été installé aux urgences, ça fait gagner du temps, et ça fait aussi changer les stratégies thérapeutiques des médecins. Ils vont plus se permettre de faire d'autres examens complémentaires qu'ils n'auraient pas pu faire en temps normal.
- François Vorms, directeur de Canon Médical France
Autre conséquence, les examens pourraient désormais être réalisés avec une exposition aux rayons X moins forte. Les doses pourraient être réduites à 10 à 40%.
À Nîmes, le service des urgences du centre hospitalier se dit intéressé par la technologie, afin d'accélérer les diagnostics et d'améliorer le flux tendu du service.
C'est tout un bénéfice pour les radiologues, parce que ça leur permettra de nous donner les résultats des radios plus rapidement, ce qui va nous arranger aussi, car nos flux sont élevés et difficiles à gérer.
- Jean-Emmanuel de la Coussaye, chef du service des urgences au CHU de Nîmes
Pour autant, tous s'accordent à dire que la technologie reste un outil non destiné à pallier la pénurie de médecins.
Si les pouvoirs publics pensent que, parce qu'il n'y a pas assez de radiologues sur le territoire, alors il faut développer un maximum l'intelligence artificielle pour répondre à ce problème, alors ils se tromperont, et ont fera prendre du retard à l'intelligence artificelle parce qu'on ne l'utilisera pas comme il faut.
- Patrice Taourel, radiologue et président de la commission médicale au CHU de Montpellier
Ajouter un module d'IA à un scanner demande un investissement de 100 000 à 150 000 euros.