Depuis plus de 30 ans, la Maison de l'cccompagnement scolaire offre un lieu dédié aux collégiens et aux lycéens de Valdegour, l'un des quartiers prioritaires de Nîmes dans le Gard. Mais cette année, la subvention de l'Etat a été supprimée, un coup dur dont l'association ne se relèvera pas.
Les collégiens et lycéens du quartier connaissent bien ce local associatif situé au pied des tours de Valdegour, à Nîmes dans le Gard. Ici, à la Mas (Maison de l'accompagnement scolaire), ils peuvent avoir accès à un ordinateur, faire leurs devoirs et demander de l’aide si besoin.
Un peu plus de 130 élèves sont inscrits. Mais cette année, l’association est en sous-effectif. "On est que cinq salariés, dont deux adultes relais, moi comprise", indique Yousra Rkakbi, tout en aidant une collégienne avec un exercice de mathématiques sur les fractions. "On travaille avec les parents des élèves et on fait aussi le lien avec les établissements scolaires, mais l'aide au devoir est plutôt assurée par des services civiques."
À bout de souffle et de trésorerie
Si la préfecture conventionne encore les adultes relais, ce n’est plus le cas pour les deux services civiques qui travaillaient ici. À titre conservatoire, l’État a également interrompu ses subventions, amputant d’environ 30% le budget de l’association, qui va mettre la clef sous la porte.
On a fini notre trésorerie et on est à bout de souffle.
Amina Segueg, présidente de la Maison de l'accompagnement scolaire dans le quartier de Valdegour (Nîmes)
Selon la directrice, Amina Segueg, cette coupe intervient alors qu’elle avait décliné une proposition d’action autour de la République. "On a espéré jusqu'au dernier moment qu'ils allaient revenir à la raison et se dire que, quitte à arrêter les subventions pour une action, au moins on n'arrêtera pas celles qui ne concernent pas l'objet de la discorde, explique-t-elle. Mais on est en décembre et on a eu la confirmation qu'on n’aurait pas cet argent."
De son côté, la préfecture explique cet arrêt des subventions par des irrégularités et des anomalies constatées lors d’un contrôle administratif de l’association. Elle ajoute, qu’au regard du caractère potentiellement répréhensible de certaines dépenses, la procureure a été saisie.
L’association affirme de son côté avoir affectivement été contrôlée par la Caf, la Caisse d'allocations familiales, mais sans qu’aucun problème n’ait été détecté.