Pas un jour de répit pour les habitants de ces quartiers populaires de Nîmes confrontés aux trafics de drogue et d'armes et aux règlements de comptes entre bandes rivales.
Un mort de plus. Un mort de trop. Cette fois, c'est un enfant de 10 ans qui a perdu la vie. Un enfant "victime collatérale" d'une fusillade quartier Pissevin à Nîmes. Le quartier populaire où il faisait bon vivre il y a trente ans est devenu une zone de non-droit. Un ghetto gangrené par les trafics en tous genres.
Guetteurs
Les petits commerces de la galerie Wagner, au pied des barres d'immeubles ont presque tous baissé le rideau. La ruelle a été surnommée "le supermarché de la drogue". Il faut s'y rendre avant 11 heures du matin. Avant l'arrivée des "chouffeurs". De très jeunes gens installés assis sur les chaises en plastique qui bordent l'esplanade, qui font le guet pour les trafiquants de drogue. Une activité qui leur rapporte jusqu'à 100 euros par jour.
Médiathèque fermée
La présence de points de deal entourant la médiathèque Marc-Bernard avait amené ses employés à faire valoir leur droit de retrait en juin dernier. La municipalité avait décidé alors de fermer ce lieu de culture et d'échanges.« Les dealers exercent une pression de plus en plus forte sur le quartier avec l’instauration de “barricades/checkpoints” pour encadrer leur commerce illicite. Ainsi, depuis plusieurs mois, les 18 agents du centre culturel sont victimes de menaces et d’agressions verbales au vu et au su de tous », expliquait-il dans un communiqué. Un nouveau palier a été franchi puisque les trafiquants ont pénétré dans le bâtiment, allant jusqu’à filmer et photographier le personnel, et accédant au toit pour surveiller les alentours et prévenir de l’arrivée des forces de police », avait ajouté Jean-Paul Fournier avant de réclamer « l’affectation de façon quasi-permanente d’une Unité de Force Mobile » à Pissevin.
Journaliste agressé
Le lendemain, un journaliste reporter d'images de M6 qui venait rendre compte de la fermeture de la médiathèque avait été frappé par deux hommes qui avaient pris la fuite. Pissevin Valdegour comme les autres quartiers populaires du Mas de Mingue, et chemin bas d'Avignon, au sud de Nîmes sont devenus des plaques tournantes du trafic de stupéfiants. Il ne se passe pas une semaine sans qu'éclate une fusillade.
Les dealers dans la cour de l'école
En février 2020 les habitants du quartier étaient descendus dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol, leur peur et leur colère. Dans l'école du quartier Chemin bas d'Avignon, lors d'une course-poursuite entre dealers, un trafiquant avait chuté dans la cour de l'école.
Renforts policiers
Après chaque fusillade ou presque dans ces quartiers populaires, plaques tournantes du trafic de drogue, des renforts policiers sont demandés. Les CRS arrivent et repartent. Les dealers, eux, sont toujours là.