"On est déjà pauvre, comment on paie ?" Des habitants de logements sociaux avec moins de chauffage mais des factures plus lourdes

Depuis plusieurs mois, les habitants du quartier HLM Sabatot dans la ville de Saint-Gilles (Gard) se plaignent du chauffage. Des appartements à 17 degrés et des factures d'énergie difficiles à régler pour ces foyers modestes : le cocktail détonant qui mécontente les 400 habitants du quartier.

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Depuis de nombreux mois, les habitants du quartier HLM Sabatot, à Saint-Gilles, dans le Gard, se plaignent du chauffage. Des appartements à 17 degrés et des factures d'énergie qui explosent : le cocktail détonant qui mécontente les 400 habitants du quartier.

Couvre-lits et couvertures pour se réchauffer

Malgré les 16 degrés ambiants, le radiateur de Mbarek El Gouriffi, habitant du quartier Sabatot, ne fonctionne pas. Depuis de nombreux mois, le septuagénaire et sa famille peinent à se réchauffer dans leur appartement. Ses radiateurs ne sont pas chauds, mais tièdes. "Avant, c'était froid, vraiment froid", commente-t-il en le touchant.

La famille ne peut pas compter sur ses radiateurs pour se chauffer. "On utilise des couvre-lits pour ne pas avoir froid. Depuis que l’hiver a commencé, on est très embêté. On est obligé de prendre des couvertures même pour regarder la télé", raconte-t-il. Un cas qui n'est pas isolé. La plupart des 400 logements du quartier sont confrontés à ces problèmes de chauffage.

Une situation "pas soutenable"

Même situation chez Jean-Michel Tomas. "À partir du mois d’avril, on éteint le radiateur jusqu’au mois de novembre de la même année. Pendant toute cette période, on n’a pas de chauffage. Il est réenclenché au mois de novembre, voire fin novembre, comme cette année", explique-t-il. Avec une maigre retraite, la situation "n’est pas soutenable".

Et les tarifs sont devenus délirants pour les petits revenus. "En 2022, on donnait 77 euros par mois", a constaté Jean-Michel. Alors, il a décidé de ne pas payer. "On est déjà pauvre, comment on paie ? J’ai 1100 euros de retraite et ma femme 460. Il nous reste souvent 450 euros pour finir le mois. Dans ces HLM, il y a des gens qui ont tout juste 800 euros par mois. Il faudrait que je me retrouve un travail pour joindre les deux bouts ?", s'interroge le retraité.

Un rattrapage sur des factures de 2021

"Les habitants de Sabatot à Saint-Gilles bénéficient d’un réseau de chauffage urbain qui dessert 399 logements dans le quartier, précise Jérémie Serra, chargé de la communication d'Habitat du Gard. Ce réseau, propriété de la Commune de Saint-Gilles, est alimenté en énergie (gaz) par le prestataire Engie." Pour limiter les factures malgré les fortes augmentations du prix de l'énergie, le bailleur social explique avoir réduit la durée et la température du chauffage.

Nous recevons une facture d’Engie et nous sommes obligés de la répartir auprès de tous les habitants.

Jérémie Serra, Habitat du Gard

Engie, qui fixe les tarifs, facture le gaz non pas aux locataires mais au propriétaire, c'est-à-dire à Habitat du Gard qui répercute aux habitants. Le bailleur explique qu'il "ne prend pas un centime sur les charges de fourniture d’énergie de chauffage et d’eau chaude. Nous recevons une facture d’Engie et nous sommes obligés de la répartir auprès de tous les habitants."

"On comprend les gens. On leur a écrit pour expliquer la situation et leur expliquer pourquoi on en est à de tels niveaux de charges", explique Jérémie Serra. En plus de l'augmentation du prix de l'énergie, "il y a eu un décalage dans le temps d’une facturation de 2021 sur 2022 qui n’est pas de notre faute."

Des plans d'épurement des dettes sur six ou douze mois ont été proposés aux locataires. Mais une solution plus pérenne prendra du temps. "On a demandé à Engie de faire un geste commercial en faveur des familles les plus défavorisées", complète-t-il.

Il n'y aura pas de solution miracle pour les habitants demain.

Géraldine Breuil

Adjointe à l'urbanisme à Saint-Gilles

"Il n'y aura pas de solution miracle pour les habitants demain, par contre il y a une écoute active qui peut résoudre certains petits dysfonctionnements", précise Géraldine Breuil, adjointe à l'urbanisme à Saint-Gilles.

Habitat du Gard s'est déjà rapproché d'un bureau d'études pour travailler sur une meilleure isolation de ces logements afin de limiter la consommation de gaz à l'avenir.

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