"On l'attendait depuis 20 ans", "arrêtez de nous emmerder" : une proposition de Loi interdisant la corrida aux moins de 16 ans met à cran partisans et opposants

Le président du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI) - composé majoritairement de membres de Renaissance - soumet une proposition de Loi interdisant la corrida aux moins de 16 ans, à débattre dans un peu plus d'un mois. Une association applaudit cette annonce, une autre la fustige.

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La proposition de Loi est simplement soumise mais elle suscite déjà de vives oppositions entre les "pour" et les "contre". Mardi 1e octobre, François Patriat, président du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI) - surtout composé de membres de Renaissance - annonce inscrire l'examen d'une loi interdisant la corrida aux moins de 16 ans, lors du prochain ordre du jour réservé à son groupe au Sénat. 

"Confusion des valeurs" et "risque d'état violent"

Cette annonce provoque de nombreuses réactions. L'Alliance anticorrida, association créée et basée à Nîmes (Gard), se félicite de ce futur examen. "C'est officiel et c'est inédit ! On l'attendait depuis 20 ans" s'enthousiasme l'organisation dans un communiqué. 

Les parlementaires ont de bonnes raisons de penser que mettre à mort un animal, en lui infligeant des sévices et des actes de cruauté, est de nature à heurter les enfants.

Alliance anticorrida

Communiqué

"Toutes les voix s'accordent pour préserver les mineurs de l'exposition à la violence, quelle qu'elle soit" ajoute l'alliance, arguant que l'exposition à la corrida "engendre une confusion des valeurs, laquelle peut participer d'un état violent".

L'association rappelle les résultats d'un sondage réalisé avec l'IFOP datant de 2021, selon lesquels 81 % des Français approuvent une interdiction d'accès aux corridas avec mise à mort pour les moins de 14 ans.

Proposition "inappropriée" 

Cette proposition de Loi, déjà cosignée par des dizaines de sénateurs en mars, est à l'inverse fustigée par L’Union des villes taurines françaises (UVTF). Dans un communiqué, elle "s’oppose fermement" à cette proposition de Loi. 

Cette mesure est inappropriée au regard de la Déclaration des droits de l’enfant fondée sur le principe de non-discrimination, des principes constitutionnels d’égalité et de laïcité

Union des villes taurines françaises

Communiqué

"Elle vise à discriminer une communauté culturelle respectable", condamne l'association. Autre argument : une proposition similaire a déjà été écartée en 2019, "au regard de la dangerosité potentielle d’un débat qui soulèverait de très nombreuses oppositions en raison de ses implications sociétales" selon l'UVTF.

L'initiative du groupe RDPI est également fustigée par des élus locaux. Le maire de Saint-Brès (Hérault), particulièrement attaché aux traditions et à la ruralité, s'emporte sur son compte X : "ça suffit ! Arrêtez de nous emmerder !".

Cette proposition sera débattue le 14 novembre au Sénat. Elle devra être votée dans les mêmes termes par cette chambre, puis par l'Assemblée Nationale dans un deuxième temps. 

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