"Personne ne veut de nous" : suite aux inondations, des campings du Gard confrontés au désengagement des assureurs

Après les inondations de septembre 2020 sur les bords du Gardon, le principal assureur des campings dans l'arc méditerranéen a décidé de ne pas reconduire une vingtaine de contrats. Toutes les autres compagnies d'assurances se sont désengagées au grand désarroi des propriétaires.

Au camping " Bel été " à Anduze dans le Gard, les propriétaires viennent à peine de terminer les travaux. Le local d'accueil mais aussi leur propre maison et 36 mobiles qui avaient été détruits ici, en septembre dernier, par la montée des eaux du Gardon. Plus d'un  million d'euros de dégâts, dont moins de la moitié a été prise en charge par leur assurance. Mais depuis l'assureur n'a pas renouvelé son contrat, au grand dam des propriétaires. 

" On est impuissant face à ça. Nous sommes chez cet assureur depuis quelques années, nous avons toujours payé nos cotisations. L'assureur, il est là pour prendre des risques comme nous, pour vraiment travailler ensemble" explique Olinda Amsaleg, propriétaire du camping "Bel été".

On n'est pas maître de la nature mais on n'a pas non plus le droit de ne pas renouveler notre contrat parce que l'on a été inondé ! Le but c'est que les assureurs soient là dans toutes les circonstances, c'est de continuer, quitte à faire un contrat autrement ... 

Olinda Amsaleg propriétaire du camping "Bel été"

 

"Quand il pleut, on craint que l'eau monte, on surveille la rivière. Nous n 'aurons pas les reins assez solides pour encaisser une nouvelle crue. On devra arrêter notre activité. Nous et d'autres campings. Nous, pour notre part, on ne se relevera pas ! " poursuit Olinda Amsaleg, propriétaire du camping "Bel été". 

Plus aucune assurance

Un risque inondation que les assureurs refusent de plus en plus d'assurer, suite aux intempéries dévastatrices de ces dernières années. Le principal assureur des campings, Groupama, a déjà dénoncé une vingtaine de contrats dont 7 dans le Gard sur des sites jugés surexposés. 

 " Nous sommes assureurs de 693 campings et à ce titre, sur les 5 dernières années, chaque fois que nous avons encaissé 1 euro, nous avons déboursé 3 euros de sinistre. Nous avons, dans certains cas, aménagé nos garanties en accord avec les propriétaires des campings ou demandé à ces propriétaires de réaménager leur camping pour continuer à les assurer," avance Nicolas Roux, responsable entreprises Groupama Méditerranée.

Une simple responsablité civile  

" Nous avions créé une digue, d'environ 1 mètre de hauteur sur 2,5mètres de largeur " rétorque Frédéric Amsaleg, propriétaire du camping "Bel été". Mais cet aménagement a essuyé le refus des services de l'Etat. Pour les propriétaires, c'est davantage l'obstruction de la rivière qui accroit le risque d'inondation. 

" Il y a des milliers de mètres cubes de galets qui descendent des montagnes, ce qui fait que le niveau de la rivière monte au fur et à mesure. Tant que les autorités n 'enlèveront pas ça, on sera de plus en plus en insécurité !" reprend Frédéric Amsaleg. 

 "Nous sommes toujours sans contrat, personne ne veut de nous" conclut Olinda Amsaleg. "On a rempli des dizaines de dossiers, en vain. Même pour trouver une responsabilité civile en France, c'était impossible. Nous avons dû faire appel à une compagnie étrangère."  

Des campings qui voient s'accumuler les nuages menaçants sur leur activité, avec comme seule protection une assurance en responsabilité civile pour démarrer la saison. Plusieurs centaines d'établissements sont concernées à l'échelle nationale. 

 

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