Le procès de Sergio Gil Gonzalez se poursuit, devant la cour d’assises du Gard. Condamné à la perpétuité pour l’assassinat de sa fille de 11 ans l’an dernier, il est en appel depuis vendredi. Ce lundi matin, la mère et la tante de la victime ont témoigné.
Sur les joues d’Hélène, les larmes coulent en continu. Ce deuxième procès est une épreuve pour la maman de la petite Sarah, 11 ans, ligotée et noyée dans le Rhône en juillet 2020.
Une plainte en 2018
À la barre ce matin, elle est revenue sur sa relation avec le père de son enfant, Sergio Gil Gonzalez, aujourd’hui dans le box des accusés. Elle décrit son ex-conjoint comme un homme violent, alcoolique, dominateur. "Je devais obéir à ses ordres, j'avais le droit de rien faire", explique-t-elle aux côtés de son avocat. "Ma sœur était dans une prison", ajoutera la tante de Sarah.
Quand on a eu Sarah, je pensais qu’il allait changer. Mais du tout. Il a continué à boire, même après avoir été en cure au Grau-du-Roi.
Hélène, 43 ans, mère de la victime
En 2018, Hélène porte plainte contre Sergio Gil Gonzalez. Il l’avait battue jusqu’à lui casser quatre dents : "Si la justice m’avait écoutée, Sarah serait encore là aujourd’hui." C’est cette année-là qu’elle décide de rompre avec lui.
"Je savais qu’il était arrivé quelque chose"
Le jour des faits, Sergio Gil Gonzalez vient chercher Sarah chez son ancienne compagne. Hélène se souvient qu’il ne sentait pas l’alcool. "J’ai fait un bisou à ma fille pour lui dire au revoir. Il m’a demandé de lui refaire un bisou, en disant qu’on ne sait jamais, s’il y avait une bombe dans le bus…", raconte-t-elle.
Ce 18 juillet 2020, l’accusé insiste pour dormir chez Hélène. Elle refuse, puis reçoit des SMS inquiétants. Ensuite, Sarah et son père disparaissent. Hélène se souvient qu’elle se faisait "des films. […] Je savais qu’il était arrivé quelque chose, mais j’espérais."
Quelques jours plus tard, le corps de la petite Sarah est retrouvé dans le Rhône. Son père est interpellé dans un centre commercial des Angles.
Le procès continue jusqu’au 19 mars. Si Sergio Gil Gonzalez reconnaît les faits qui lui sont reprochés, il nie la préméditation.
Écrit avec Dalila Ibberakene.