En mars 2023, Sergio Gil Gonzalez, avait été condamné à la perpétuité par la cour d'assises du Vaucluse à Avignon pour l'assassinat de sa fille Sarah, 11 ans. Il l'avait ligotée et noyée dans le Rhône en juillet 2020. Il avait été interpellé dans le Gard quatre jours plus tard. Il est rejugé en appel à Nîmes ce vendredi 13 mars.
"Nous cherchions un endroit pour jeter des pierres dans le fleuve. Elle voulait que je fasse des ricochets". Le 18 juillet 2020, Sergio Gil Gonzalez joue tranquillement sur les bords du Rhône à Avignon. Le père de famille de 38 ans est spécialement venu d'Espagne pour passer du temps avec sa fille Sarah, 11 ans.
A ce moment-là, il espère aussi renouer avec Hélène, la mère de la la fillette dont il est séparé. Il lui envoie une série de messages. "Non", à 10 reprises, répètera celle-ci qui refuse catégoriquement de le revoir. Lorsqu'il tente de l'appeler, elle ne répond pas. En première instance l'accusé raconte alors la scène, -glaçante-, du meurtre de sa fille.
La scène de la noyade
"J'ai pris ma fille, je lui ai dit: “Viens ici avec moi”. Elle m'a regardé. Je lui ai attaché les mains ainsi que les pieds. Elle me regardait et je la regardais aussi. Je lui ai demandé de me faire un bisou. Je l'ai prise dans mes bras, je suis entré dans l'eau et je l'ai lâchée dans l'eau. Au début, elle a coulé d'un bloc. Elle est remontée. Et moi je suis sorti de l'eau."
J'ai vu ma fille me regarder dans les yeux. J'ai vu sa tête, lentement, couler.
Sergio Gil GonzalezAccusé, lors du premier procès à Avignon
La fillette, introvertie et souffrant d'un léger retard mental, avait suivi son père en toute confiance. Elle avait été retrouvée ligotée, noyée dans le Rhône quelques jours plus tard. L'accusé avait été interpellé le 22 juillet 2020 aux Angles, près de Villeneuve-Lès-Avignon dans le Gard.
Vengeance familiale
"Comment un père qui aime son enfant peut la regarder se noyer sans rien faire", avait demandé Hélène son ex-femme, lors du procès à Avignon en première instance.
"L'alcool et la jalousie. Parfois je pète un plomb, et je deviens dangereux", avait expliqué l'accusé à un psychologue. Effectivement, décrit comme alcoolique et violent, l'homme alors âgé de 38 ans aurait tué sa fille pour se venger d'avoir été quitté par la mère de la fillette.
Réclusion criminelle à perpétuité
Le 29 mars 2023, les jurés de la cour d'assises du Vaucluse ont condamnné Sergio Gil Gonzalez à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de vingt-deux ans de sûreté, -la peine maximale- pour avoir assassiné sa fille. Un crime prémédité pour les juges et la partie civile. " La préméditation ne fait pas de doute.
Lorsqu'il est parti avec sa fille, il avait prévu des bouts de cordelette coupés.
Me Marc GeigerPartie civile
Le but était de punir ma cliente, la mère de la fillette", explique Me Marc Geiger, avocat de la partie civile, joint au téléphone par France 3 Occitanie.
Sergio Gil Gonzalez avait tout de suite fait appel du verdict. Il sera une nouvelle fois jugé ce vendredi 13 mars à Nîmes.
Ses derniers mots lors du premier procès, il les avait adressés à son enfant. Tenant dans ses mains une croix offerte par l'aumônier de la prison et l'élastique qui attachait les cheveux de sa fille il avait entonné un hymne gitan : "Santa Sara, tu es la reine de toutes les gitanes".
Le verdict est attendu le 19 mars.