Une plante antipollution intéresse les chercheurs de l’Université de Nîmes

Plante sans racines originaire d’Amérique du Sud, la tillandsia est aussi cultivée dans le Gard. Les scientifiques de l’Université de Nîmes ont initié une thèse sur ses propriétés dépolluantes. 

Elle pousse en Amérique du Sud, accrochée aux rochers ou aux fils électriques, mais la tillandsia est aussi cultivée dans le Gard. Daniel Thomin et Pierre Ferrand sont pépiniéristes au Cailar (30). Ils cultivent plus de 300 espèces de tillandsias, une production encore rare en France et dans le monde.

Ils ont vite été fascinés par ces plantes, appelées "filles de l’air". « On en a offert a des amis à Paris qui les ont mis sur leur balcon et qui ne les arrosaient jamais. On s’est rendu compte que ces plantes-là faisaient plus de fleurs et grandissaient plus vite que dans la pépinière, avec tous les soins qu’on leur prodiguait », raconte Daniel Thomin.

Des plantes hybrides et adaptées au climat 

Pour germer, une graine de tillandsia doit être posée au bon endroit et a besoin de chaleur. Dans les serres du Cailar, Daniel Thomin et Pierre Ferrand les adaptent au climat méditerranéen. Ces "filles de l’air" sont devenues résistantes au froid et à l’humidité. 

Nous sommes en train de créer des tillandsias hybrides. Nous sélectionnons les souches qui résistent bien au froid, à la chaleur ou aux changements brutaux de températures, et nous les assemblons pour obtenir les caractéristiques que l’on souhaite.

Pierre Ferrand, pépiniériste

Les caractéristiques de ces plantes intriguent aussi les scientifiques. Elles se nourrissent de poussière, de gaz, de minuscules particules de métal, elles pourraient donc avoir des propriétés dépolluantes. 

Un rideau végétal écolo

D’après les chercheurs de l’Université de Nîmes, qui viennent d'initier une thèse sur la sujet, la tillandsia pourrait être un bio indicateur de pollution en ville ou sur un site industriel. « Ces plantes pourraient être utilisées en mur végétal pour capter la pollution de l'air citadin, ou servir à réutiliser les métaux qui ont été absorbés, sous forme de catalyseur dans d’autres réactions chimiques », explique Patrick Meffre, chimiste à l’Université de Nîmes.

La première étape de l’étude consiste à placer les plantes sur le toit de l’université et de regarder si elles rejettent ou conservent les particules de métal.

Les plantes peuvent capturer du plomb, du mercure, du cuivre ou encore du zinc. Elles pourraient aider les industries qui utilisent des métaux lourds à être un petit peu plus écologiques.

Alexandre Gonzalez, doctorant en chimie analytique à l'Université de Nîmes

Si en laboratoire, on imagine des rideaux de tillandsias pour dépolluer les intérieurs, les pépiniéristes Daniel et Pierre les imaginent déjà en bordure du périphérique parisien. 
 
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