Bientôt des poubelles taxées en fonction de leur poids ou de leur volume à Montpellier ? La Métropole lance une étude sur la tarification incitative afin de réduire les déchets. Un système déjà adopté depuis 5 ans à Lunel.
«Moins je jette, moins je paie», c’est le principe de la tarification incitative. Cette nouvelle fiscalité sur le ramassage des ordures ménagères est débattue au sein du conseil de la Métropole de Montpellier.
Le but est de réduire la production des déchets, selon le principe du pollueur-payeur. Concrètement, la taxe sur les ordures ménagères serait fixée selon le poids de la poubelle à chaque enlèvement, ou sur le nombre de ramassages par an. Un habitant de la Métropole de Montpellier produit en moyenne près de 560 kg de déchets ménagers par an, selon la Métropole.
Près de 6 millions d'habitants déjà concernés
D’autres communes françaises pratiquent déjà la tarification incitative depuis longtemps. Selon l’ADEME (l’Agence de la transition écologique), elle concernerait aujourd’hui près de 6 millions d’habitants, surtout à l’Ouest et à l’Est de la France. La loi sur la transition énergétique prévoit d'étendre ce dispositif à 25 millions d'habitants en 2025, une estimation ambitieuse.Objectif de -40% de déchets d'ici 3 ans
Les communes qui ont mis en place une tarification incitative ont constaté une réduction de 30 à 50% de la production des déchets ménagers. Une solution plutôt efficace qui séduit donc la Métropole de Montpellier. Son président, Michaël Delafosse, vise une diminution des déchets ménagers et assimilés de 40% d’ici trois ans.Pour diminuer leur production d’ordures ménagères, les foyers sont incités à développer le compostage individuel, se tourner vers l’achat de produits en vrac et améliorer le tri sélectif.
Il existe cependant des effets indésirables pour ce mode de taxation, comme les dépôts sauvages. Mais l’ADEME souligne la difficulté d’obtenir des données chiffrées à ce sujet.
Une "année blanche" avant que la tarification incitative s'applique
Dans la foulée de l'étude préalable, la mise en application pourrait se faire d’ici trois ou quatre ans.Pour atteindre son objectif de - 40%, la Métropole prévoit d’engager une concertation avec les habitants et les maires concernés. Une fois mise en place, la tarification incitative se ferait dans un premier temps à titre indicatif, sans impact sur le montant réel payé par les foyers. Après une « année blanche », cette nouvelle manière de calculer la taxation des déchets deviendrait effective.