En 2015, un touriste italien de 16 ans en vacances au camping de la Petite Camargue à Aigues-Mortes est décédé, aspiré et noyé dans la piscine de l'établissement. La cour d'appel du tribunal de Nîmes a réexaminé les circonstances et les responsabilités de ce drame. Sa décision sera rendue le 6 mai.
Guiseppe, 16 ans, passait quelques jours de vacances avec sa famille au camping "la Petite Camargue" à Aigues-Mortes dans le Gard. Le 30 juin 2015, ce bon nageur, qui jouait dans la piscine avec d'autres jeunes vacanciers, se retrouve aspiré par une pompe et meurt noyé malgré l'intervention des secours.
Des poursuites pour "homicide involontaire"
A l'issue de l'enquête, le gérant du camping, Bernard Sauvaire, et la société Diffazur, qui a construit la piscine, sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence".
La grille qui protège la pompe était mal calibrée et un bouton d'arrêt d’urgence, obligatoire mais à la charge du client, n’a jamais été installé.
Au cours du procès, 4 ans après les faits, le gérant du camping et les constructeurs de la piscine se rejetaient la responsablité de la noyade de l'adolescent.
Amendes et prison avec sursis
Le tribunal correctionnel de Nîmes a finalement condamné le gérant du camping d'Aigues-Mortes à 9 mois de prison avec sursis, 25 000 euros d'amende. Sa société, La Petite Camargue, écope de 100.000 euros d'amende.
La société Diffazur, installatrice de la piscine, est condamnée à 200.000 euros d'amende.
Une peine de prison avec sursis et des amendes qui sanctionnent le propriétaire du camping pour ne pas avoir vérifié que les installations fonctionnaient normalement et l'entreprise de construction de piscine pour avoir installé un matériel qui n'était pas aux normes.
Le gérant fait appel du jugement
Ce jeudi 25 mars, la cour d'appel du tribunal de Nîmes a réexaminé les faits à la demande du gérant du camping de la petite Camargue. Bernard Sauvaire conteste toute responsabilité dans le décès de Guiseppe et rejette la faute sur la société Diffazur.
Une défense qui fait bondir Paula et Salvatore Centamore, les parents de la victime. "La société qui a construit la piscine sans respecter les normes est coupable, bien-sûr, elle a été condamnée. Mais le gérant du camping l'est aussi."
Nous ne serons pas satisfaits si Monsieur Sauvaire n'est pas condamné aussi.
La défense du gérant reconnaît des négligences mais maintient que le responsable est l'installateur de la piscine.
La cour d'appel du tribunal de Nîmes a mis sa décision en délibéré au 6 mai prochain. Ce jour-là, pour que l'on n'oublie pas leur fils et pour attirer l'attention sur la sécurité dans les lieux de loisirs, Paula et Salvatore Centamore ont prévu d'afficher partout dans le tribunal de Nîmes la photo de leur fils.