Mercredi 6 juin, les ex-dirigeants des clubs de football de Caen et Nîmes se sont ardemment défendus d'avoir arrangé un résultat nul lors de la rencontre du 13 mai 2014. Une rencontre pourtant bien au coeur des débats du procès des matchs présumés truqués du Nîmes Olympique.
La rencontre de football s'était soldée par un nul, un but partout, entre Caen et Nîmes, le 13 mai 2014. Un score qui intrigue le président du tribunal correctionnel de Paris, où se déroule le procès des matchs présumés truqués du Nîmes Olympique. Car il avait permis aux Normands de monter en Ligue 1, et aux Gardois de se maintenir en Ligue 2. De l'avis de tous les observateurs, les joueurs avaient clairement levé le pied. Mais s'agissait-il pour autant de corruption ?
Tactique ou entente délictuelle ?
Au palais de justice de Paris, mercredi 6 juin, les prévenus ont nié toute tentative d'arrangement du score avant la rencontre. Les enquêteurs, au cours de leurs investigations, n'avaient pas pu déterminer si les 2 équipes avaient arrêté de jouer par tactique, une fois le nul assuré, ou si les 2 clubs s'étaient rendus coupables d'une entente délictuelle.
Des écoutes édifiantes
Néanmoins, des écoutes téléphoniques semblent attester d'une tentative d'arrangement. Une conversation en particulier intrigue la justice : elle a eu lieu entre les 2 propriétaires d'alors, le Caennais Jean-François Fortin et le Nîmois Jean-Marc Conrad, chacun convenant qu'il lui fallait un point. Un coup de fil que Jean-François Fortin concluait en disant : "Ben, si on est pas trop cons, hein !"
Jean-François Fortin, ému à la barre
A la barre, Jean-François Fortin est apparu très ému: "Je ne peux pas supporter ça", a-t-il confié. Selon lui, "il n'y a pas eu d'accord avec M. Conrad, c'est ridicule. Mathématiquement c'est vrai" que le nul arrangeait tout le monde. Mais il a affirmé, de concert avec son ex-responsable de la sécurité Kaddour Mokeddel, que lui "ne souhaitait qu'une seule chose" : battre Nîmes.
Quelle responsabilité pour un président de club ?
Jean-François Fortin a aussi martelé la limite de ses responsabilités en tant que dirigeant : "dès le coup de sifflet, quand on est président, on ne maîtrise plus rien. Je n'étais pas présent aux consignes qui se donnent à la mi-temps, je n'ai pas les compétences". Le résumé de cette journée d'audience est signé Florent Turpin et Guillaume Le Gouic.
Cartons de vin devant les vestiaires
Quid alors des cartons de vin déposés devant les vestiaires de Caen par les dirigeants nîmois ? M. Fortin a "juré" n'avoir "rien reçu", tandis que son ancien homologue gardois Jean-Marc Conrad niait toute tentative de corruption dans les autres matchs litigieux. 7 rencontres en tout sont soupçonnées d'avoir été arrangées par les ex-propriétaires du Nîmes Olympique au cours de cette saison 2013/2014. Le procès doit s'achever vendredi.