Les avocats des prévenus dans cette affaire de soupçons de matches arrangés de Ligue 2 en 2014 plaidaient vendredi leur relaxe, dénonçant une affaire gonflée artificiellement et basée sur des conversations de "café des sports". Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 13 septembre.

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Neuf hommes comparaissaient de lundi à vendredi, pour la plupart pour association de malfaiteurs en vue de la constitution du délit de corruption sportive.
Parmi eux, les anciens propriétaires du Nîmes Olympique, l'ex-président Jean-Marc Conrad et l'ancien actionnaire Serge Kasparian, soupçonnés d'avoir cherché à arranger sept matches de la fin de saison 2013-2014, parfois à l'aide d'intermédiaires, afin d'éviter une relégation en National du club qu'ils venaient d'acquérir.

"Ce n'est pas une affaire de matches truqués mais de conversations téléphoniques", des échanges de "café du commerce", a plaidé Nicolas Demard, avocat de l'ex-patron de Caen, Jean-François Fortin.
 

"L'affaire des matches truqués n'a pas eu lieu", a estimé également l'avocat de Serge Kasparian, Gérald Pandelon, faute de "fait matériel précis" à l'appui des écoutes téléphoniques constituant l'essentiel du dossier.

Les tentatives d'arrangement alléguées n'avaient pas prospéré.

"On écoute ce que l'on veut, ce que l'on comprend", a abondé son confrère Xavier Savignat.

Si, au club adverse, "on dit juste +soyez gentil avec nous+, pardon, mais ça ne tombe pas sous le coup" de la loi, a ajouté Michaël Corbier, qui défend Jean-Marc Conrad.

Le parquet national financier (PNF) a demandé jeudi la condamnation de huit des prévenus, s'élevant contre la corruption, "cancer du sport".

Mais pour les avocats, si certains prévenus ont franchi une ligne jaune, ce serait uniquement sur le terrain disciplinaire, par "excès d'humanité" pour l'un, "amour déraisonné du football" pour un autre...

"Il ne faudrait pas que l'éthique ou la morale vienne vous tirer la manche", a insisté Gérard Tcholakian, avocat de l'intermédiaire et patron de club amateur Franck Toutoundjian, dénonçant une "machine infernale" alimentée par le PNF.

"J'ai vraiment un sentiment de procédure arrangée", a lâché François Géry, autre conseil de Jean-François Fortin, accusant enquêteurs et parquet d'avoir voulu "faire le buzz" et créer une "jurisprudence" sur le délit de corruption sportive créé en 2012.


Dans le cas de M. Fortin, qui avait évoqué au téléphone l'intérêt d'un nul Caen-Nîmes avec Jean-Marc Conrad, "on nous transforme une conversation de +café des sports+ en un pacte de corruption. Ce n'est pas possible", a ajouté son conseil.

Rien n'a prouvé que ce nul du 13 mai 2014, qui avait permis à Nîmes d'éviter la relégation et aux Normands de monter en Ligue 1, ait été "arrangé", mais le PNF estime qu'un "doute" subsiste pour ce match.

Plusieurs défenseurs ont aussi attaqué le délit de corruption sportive, estimant qu'il s'applique aux paris sportifs et non au cas présent.

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