Au pied des Cévennes, la ville de Sauve reste un haut lieu de la confection française. Mais pour combien de temps encore ? Voilà des décennies qu’on y fabrique des sous-vêtements, encore fait il avoir la main d'œuvre nécessaire pour préserver ce savoir-faire. Et c'est là où le bat blesse.
Trouver et former de futures couturières capables de perpétuer le made in France : c'est le défi que doit relever l’entreprise Eminence, dont le siège se situe à Aimargues, dans le Gard.
Dans son atelier de Sauve, l'un des derniers du genre de France, une cinquantaine de personnes maintiennent la tradition de la bonneterie. Sans ces employées, dont certaines ont débuté ici il ya 35 ans, ce savoir-faire pourrait disparaître.
Il y a encore quelques années, quand on avait besoin d’embaucher 10 à 15 personnes par exemple, on recevait 45 réponses. Maintenant, il y en a trois fois moins.
Pascal Dousset Responsable confection Eminence France
Un salaire trop bas?
Il faut en moyenne trois ans pour former une opératrice de confection de la bonneterie, avec à l'arrivée, des salaires juste au-dessus du SMIC.
Résutlat : les candidates se font à se font rares. Pourtant, Camille Roux, jeune opératrice de confection, elle n'a pas hésité à se lancer dans le métier.
Après son BTS métiers de la mode, elle a effectué deux ans d’apprentissage sur place et vient d’être embauchée : " J'avais envie de commencer par l’atelier. Je pense que c’est la base du métier, il faut passer par là. On apprend énormément la couture, c’est la base de beaucoup de choses. Si on ne sait pas coudre ça va être compliqué d’évoluer" explique la jeune femme de 25 ans depuis son poste de travail
Pour l'entreprise, préserver ce savoir faire made in France est un défi car le coût de fabrication en France est bien plus élevé qu’à l'étranger.
A Sauve, Eminence maintient encore 5 % de sa production.
50 000 slips en vue
Une commande de 50 000 slips est actuellement en cours de production, dans l'atelier cevenol. De quoi rester un peu optimiste pour l'avenir.
Cette commande géante a été lancée sur internet par la marque Le Slip Français qui travaille avec l'entreprise gardoise depuis 2016.
Des articles à moitié prix ont été mis en vente en pré-commande pour parvenir à monter cette opération de grande envergure.