Afin d’apaiser les tensions avec les syndicats agricoles, le gouvernement a mis en pause le 1er février le plan Ecophyto, visant à réduire de moitié de l'utilisation des pesticides d'ici 2030. Une décision qui provoque la colère des associations environnementales et des apiculteurs, puisque les pesticides sont en grande partie responsables de la disparition des abeilles et des ruches.
Alain Laurent est apiculteur depuis 45 ans à la Calette dans le Gard au nord de Nîmes. Il a installé ses dix ruches sur un terrain qui n’a pas été choisi au hasard : pas de champs traités autour donc pas de pesticides, responsables de la mort de 30% des abeilles chaque année.
Si on traite trop les champs de maïs, de colza ou de tournesol, les abeilles prennent les pesticides et les transportent dans la ruche. Par conséquent, elles meurent.
Alain Laurent, apiculteur à la Calmette (Gard)
Conséquence, moins de miel produit. Une activité fragilisée, alors que les apiculteurs doivent déjà faire face aux frelons asiatiques et au varroa, un acarien qui affaiblit les abeilles.
15 euros le pot de miel français, 2 euros le miel chinois ou ukrainien
Autre inquiétude, la concurrence étrangère. "Vous avez du miel de châtaignier, du miel de lavande et du miel de toutes fleurs et du miel de montagne". Ses pots de 250 grammes sont vendus 15 euros sur le marché de Nîmes, alors que l’Ukraine et la Chine exportent du miel à moins de 2 euros le kilo.
"On essaye de faire de la qualité, cela se paie. Comme les gens n'ont pas beaucoup de moyens, ils se tournent vers les grandes surfaces pour acheter du miel à bas prix", déplore l'apiculteur interrogé par notre équipe de France 3 Pays gardois.
Manifestation
Une intersyndicale a été montée avec plusieurs syndicats d’apiculteurs dont celui du Gard. L’objectif est de manifester prochainement à Toulouse pour faire entendre leurs revendications après la pause du plan Ecophyto décidée par le gouvernement.
Écrit avec Valentine Leboeuf.