Les abeilles souffrent aussi de la sécheresse. Le manque d'eau et la température impactent les apiculteurs sur leurs productions. Ils sont donc obligés de s'adapter et parfois de parcourir des kilomètres pour déplacer les ruches et trouver des fleurs en floraison.
Vers-Pont-du-Gard est une zone sinistrée où il n'a pas plu depuis plusieurs mois. Les abeilles butinent de fleurs en fleurs pour récolter le nectar, ce précieux mélange d'eau et de sucre qui sert à fabriquer du miel. Mais avec ces fortes chaleurs et le manque de pluie, difficile pour ces abeilles d'en trouver.
"Pendant une période de sécheresse, les plantes vont se mettre en sécurité. La sécrétion de nectar, c'est une perte hydrique pour les plantes, donc elles vont préférer sécreter moins de nectar et préserver leur existence, " explique Pierre-Emmanuel Coste, apiculteur.
5 à 6 tonnes de miels sont récoltées habituellement , mais avec la sécheresse les rendements sont fortement impactés.
"L'année dernière par exemple, je n'ai pas réussi à faire plus de 3 tonnes. C'est une vraie répercussion du manque d'eau. Ca se ressent immédiatement sur la production de "miel de garrigue". Là, je ne suis pas sur de faire cette année du "miel de garrigue"," craint-il.
Transhumance des abeilles
A seulement 20 mètres à vol d'abeille des ruchers, une source d'eau est censée les désaltérer pour réguler l'intérieur des ruches. 35 degrés est la température idéale, mais ce manque d'eau affaiblit ces milliers d'abeilles."Du coup, le rucher se trouve loin de toute source d'eau, le Gardon et le Pont du Gard sont à 500 mètres", précise-t-il.
Pierre-Emmanuel a donc dû s'adapter et transhumer ses abeilles jusque dans l'Ain. Une première pour lui. Et ce changement a un coût. "J'évalue à 1 500 euros le coût d'une transhumance, par contre, c'est la garantie d'exposer mes abeilles à la floraison d'une plante qui ne fleurit pas ici", conclut l'apiculteur.
Selon le syndicat des apiculteurs du Gard, 50% des colonies risquent de disparaître cette année à cause de la sécheresse.