"Si votre deux-roues est géolocalisé dans un immeuble, on ne peut pas intervenir". Les balises GPS sont-elles vraiment efficaces contre les vols de deux-roues ?

Des gendarmes du Gard ont retrouvé en fin de semaine dernière un scooter volé à Saint-Christol grâce à la balise GPS qu'il portait. Si les traceurs sont effectivement une option contre les vols, il n'est pas toujours possible pour les forces de l'ordre d'intervenir, même en connaissant la localisation du deux-roues.

"Pas de chance pour les voleurs d'un scooter dérobé à Saint-Christol (34) en fin de semaine, le deux-roues était équipé d'une balise...", peut-on lire dans un post Facebook de la gendarmerie du Gard, publié le 17 décembre dernier. À l'approche des fêtes, certains pourraient être tentés d'offrir un tel dispositif, qui envoie les données de géolocalisation sur un logiciel ou une application pour téléphone et dont les prix varient entre 20 et 200 euros.

Mais les traceurs s'avèrent-ils toujours aussi efficaces que dans le cas décrit par les gendarmes ?

"Sur les scooters, les traqueurs ne sont pas très à la mode, mais c'est efficace pour les géolocaliser en temps réel, assure le groupement de gendarmerie du Gard. Mais plusieurs limites existent en termes de marge de manœuvre pour les forces de l'ordre. "Si votre deux-roues est géolocalisé dans un immeuble, on ne peut pas intervenir, car le matériel en circulation ne donne généralement pas la hauteur, c'est comme si tout était plat. Or, on ne peut évidemment pas vérifier chaque étage..."

Garde-fous juridiques

Quid si le véhicule se trouve par exemple dans le garage d'une maison ? Là encore, certaines contraintes demeurent. "On peut intervenir si le véhicule est dans des parties communes, mais pour un lieu privé, si le vol est déclaré plus de 24h après les faits, il nous faut les autorisations du propriétaire des lieux ou du juge des libertés et de la détention sur demande du parquet avant de pouvoir perquisitionner", expliquent les gendarmes. Cas le plus simple donc : vérifier régulièrement la position du deux-roues volé et la signaler aux policiers ou aux gendarmes dès qu'il se déplace dans l'espace public, afin qu'ils procèdent à l'interception.

Mais il arrive aussi parfois que la moto ou le scooter traverse les frontières. Certains découvrent en effet que leur véhicule volé circule à présent quotidiennement dans une ville du Magrheb ou d'Europe de l'est. " Suivant le pays et les accords entre Etats, on peut faire jouer la coopération internationale, même si, « juste » pour un deux-roues, cela a souvent peu de chance d'aboutir, admet le groupement. C'est laissé à l'appréciation du pays en question." À noter bien sûr que tous ces cas de figure ne valent que si le voleur n'a pas découvert et jeter la balise après son larcin, tous les dispositifs n'étant pas aussi faciles à dissimuler.

Parfois, les victimes retrouvent leur véhicule par hasard à deux pas de chez elles dans la rue, car certains vols sont très opportunistes et servent juste pour un seul trajet.

Groupement de gendarmerie du Gard

Cette année, en 2023, les gendarmes du Gard ont enregistré 218 plaintes pour vol de deux-roues motorisé et en ont retrouvé 110, bien que ces derniers aient très bien pu être dérobés dans d'autres départements. Des chiffres qui restent stables par rapport à l'année précédente. 

En dépit de l'utilité donc limitée de tels dispositifs, certaines assurances remboursent mieux les victimes de vol si le véhicule est équipé d'un traceur, selon le site spécialisé Auto-moto, qui rappelle également que "la plupart des motos volées ne sont jamais retrouvées".

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