Témoignage. "Il y avait des cafards, des rats" : un ancien détenu raconte sa détention au sein de la prison de Nîmes

Publié le Écrit par Dalila Iberrakene et Bussy Eloïse

Alors que des détenus ont refusé de regagner leur cellule au sein de la maison d'arrêt de Nîmes, ce samedi 28 septembre, un ancien détenu raconte ses conditions de détention à France 3 Occitanie.

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Il a réalisé quatre séjours à la maison d'arrêt de Nimes pour non-représentation d'enfants, la première fois il y a seize ans. Alors que des détenus de ce même lieu ont refusé de regagner leur cellule ce samedi 28 septembre pour dénoncer leurs conditions de détention, Roger* raconte son quotidien au sein de la maison d'arrêt. 

À lire aussi : "La population carcérale sature des conditions de détention" : une centaine de détenus de la maison d'arrêt de Nîmes refusent de regagner leur cellule

"On était à trois, parfois à quatre dans une cellule"

“On était à trois, parfois à quatre dans une cellule. C’était insalubre, il y avait des cafards, des rats, détaille-t-il. Dans la cellule, il y avait deux lits superposés, un matelas par terre, parfois deux. Elles sont prévues pour deux personnes".  

Sur le quotidien avec les codétenus, il décrit : "il y en a toujours qui font les malins, qui cherchent à vous prendre le lit, ce que vous avez. Si vous vous laissez faire, vous êtes cuits. Ça va que j’ai un fort caractère. Après, il ne faut pas avoir peur de se battre". 

Certains disent 'c'est le Club med". C’est le club med, mais pas pour tout le monde. C’est sûr qu’il y en a qui sont bien là-bas. Mais d’autres sont en souffrance.

Roger*

Ancien détenu de la maison d'arrêt de Nîmes

S'il décrit pour lui l'importance de la promenade quotidienne, il décrit que certains "avaient peur" de cette dernière et restait dans leur cellule. "L’intimité, il y en a zéro, il ne faut pas avoir trop de gêne". Il décrit parfois des bagarres quotidiennes quand les détenus ne se connaissent pas : "certains ont des téléphones, d’autres pas. Certains veulent dormir, d'autres sont éveillés la nuit. Ils sont au téléphone pour ne pas se faire attraper".

 

"À trois, c'est déjà invivable"

“Quand on va aux toilettes, ça sent. Déjà, à deux, c’est petit, alors à quatre... À trois, c’est déjà invivable. La nuit, quand vous allez aux toilettes, il faut faire attention où vous mettez les pieds, autrement vous marchez sur le caca". 

L'ordre des avocats a alerté sur les conditions de détention

Khadija Aoudia, bâtonnier de l'ordre des avocats de Nîmes, indique avoir été alertée à la fois par les syndicats du personnel pénitentiaire et par des détenus sur les conditions de détention sur le site. 

Plusieurs évènements, dont "une rixe généralisée" au sein de la maison d'arrêt, ont eu lieu au mois de juillet. Elle précise qu'une saisine du tribunal administratif a été votée à l'unanimité par l'ordre des avocats pour alerter sur la situation. Le représentant de l'Etat demande le rejet de la requête "au motif que nous ne justifions pas du caractère urgent de la situation". "Ce que je déplore, c’est qu’il faut attendre le drame pour être réactif", exprime-t-elle. Le tribunal administratif ne s'est pas encore prononcé. La date d'audience n'a pour l'heure, pas encore été fixée.

*Prénom d'emprunt

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