Les fans du Tour de France auraient apprécié une bataille entre favoris dans le col de la Luzette ou sur les pentes du Mont Aigoual. Elle n'a pas eu lieu. Mais pour une première au coeur du Parc national des Cévennes, c'est une réussite.
Il y aura toujours des grincheux. Pour la 1ère fois, le Mont Aigoual a accueilli une arrivée du Tour de France. Le vainqueur n'est pas le plus connu du peloton mais hier le Kazakh Lutsentko a été le plus fort et il a gagné en costaud.
Certains diront que le peloton des favoris a laissé faire et ils n'ont pas livré bataille ni dans le terrible col de la Luzette ni dans le Mont Aigoual et ce n'est pas l'escarmouche d'Alaphilippe à quelques centaines de mètres de l'arrivée qui ne fera changer d'avis les plus déçus tant on attendait la première grande explication de ce Tour 2020 dans les Cévennes. "A force de vouloir concocter un parcours explosif, les organisateurs doivent commencer à s’arracher les cheveux", écrit Le Monde.
« Dans le col de la Lusette, la pente était trop raide pour tenter l’offensive, et, à l’inverse, la dernière montée était trop faible pour faire des écarts", a expliqué le maillot jaune guère inquiété, Adam Yates. "Il n'était pas jouable de tenter quelque chose", a renchéri Guillaume Martin, une des meilleures chances françaises au classement général. Pour Le Monde, le titre est ainsi tout trouvé: "Tour de France 2020 : au mont Aigoual, l’échappée ne fait pas le spectacle".Tour de France 2020 : au mont Aigoual, l’échappée ne fait pas le spectacle
Sympa l'enchaînement Luzette-Mont Aigoual, c'est en quelque sorte le Ventoux du Languedoc. Malheureusement le spectacle n'a pas été au rendez vous. #TDF2020
— Dorian R. (@do_rzt) September 3, 2020
Sur twitter, @Dorian R. ne cache pas sa déception: "Sympa l'enchaînement Luzette-Mont Aigoual, c'est en quelque sorte le Ventoux du Languedoc. Malheureusement le spectacle n'a pas été au rendez vous". D'autres comme @Flo aurait bien vu l'arrivée de l'étape en haut du col de la Luzette.
Dans l'Equipe, Gilles Simon analyse la course: "Les favoris sont donc restés sagement le coude à la portière et la clope au bec en ménageant leurs équipiers dans l'optique de futures batailles". En attendant donc les Pyrénées à partir de samedi.Les favoris sont donc restés sagement le coude à la portière et la clope au bec en ménageant leurs équipiers dans l'optique de futures batailles
Peu de public au sommet du Mont Aigoual
Autre grief lu ou entendu, le peu de public sur les pentes du Mont Aigoual: "Il est rare de voir une arrivée d'étape en montagne aussi dépeuplée," a lancé en direct le commentateur de France Télévision Alexandre Pasteur. Le journaliste n'a pu le constater par lui-même puisque cette année le commentaire des étapes est assuré depuis un studio à Paris en raison de la Covid-19. Il s'est fié aux images de la télévision.A-t-il raison ? En partie. Il est vrai que Le Mont Aigoual n'est pas L'Alpe d'Huez ou Orcières-Merlette où quelques jours plus tôt, des bus pouvaient amener les spectateurs sur le lieu d'arrivée en altitude. Un tout autre choix a été fait dans les Cévennes. A minima, il fallait marcher 8 kilomètres (aller !) depuis L'Espérou, où il fallait impérativement laisser sa voiture. Et avoir donc de bonnes chaussures de marche, ce qui en a découragé plus d'un malgré le temps magnifique, propice aux longues ballades. Et il y avait le choix entre La Luzette (qui aura marqué tous les esprits) et le Mont Aigoual.
Mais il ne faut pas oublier que nous sommes là au coeur du Parc national des Cévennes avec toutes ses contraintes liées à la préservation de l'environnement. "Une arrivée dans un site comme celui-ci est très contrainte. C'est un défi que nous avons relévé avec les organisateurs et nos partenaires. La réglementation du Parc s'applique à tous, comme pour le Tour de France et tout le monde a joué le jeu pour respecter ce site exceptionnel," se félicite Anne Legile, directrice du Parc. Même les hélicoptères chargés de relayer la retransmission télévisée qui devait éviter le périmètre de quiétude notamment de l'aigle royal.
Aigle Royal, Barbitiste à bouclier et Rosalie des Alpes figurent parmi les espèces emblématiques que les spectateurs du @LeTour pourront croiser sur la route du #MontAigoual Des "Stars" de l'étape a protéger que vous pourrez retrouver dans notre guide ? https://t.co/lq8tlDBwxd pic.twitter.com/b6q48NhkB5
— Parc des Cévennes (@PnCevennes) September 3, 2020
Préserver la faune et la flore. L'objectif est semble-t-il atteint. "Il y a une réelle prise de conscience de tout le monde. Les poubelles installées pour le public ne sont même pas pleines. C'est très positif", se félicite au lendemain du passage du Tour Joël Gauthier, le maire du Val d'Aigoual.
"Le Tour de France est une vitrine exceptionnelle pour le territoire. Il faut donner envie aux gens de venir visiter le Parc national des Cévennes", insiste Anne Legile. Le soleil était de la partie, les images à la télévision magnifiques (retransmises dans 170 pays) et vu le sourire des spectateurs lorsqu'ils ont quitté les lieux, l'objectif est atteint.Le Tour de France est une vitrine exceptionnelle pour le territoire. Il faut donner envie aux gens de venir visiter le Parc national des Cévennes