"Faire du Canal du Rhône à Sète, une destination éco-touristique majeure". L'objectif avait fait consensus en 2020 entre tous les acteurs du territoire. Désormais, une nouvelle étape est franchie avec le lancement d'une étude pour développer l'attractivité du canal.
C'est le paysage typique de la partie héraultaise du Canal : terre et mer reliées par le ponton flottant du Pilou à Villeneuve-lès-Maguelone, près de Palavas-les-Flots.
Ici, sur ce site d’exception, une seule péniche qui office de chambres et table d’hôtes constitue l’offre d’hébergement. Cela pourrait être mieux développé.
"C'est dommage que l'on n'exploite pas assez le canal, on pourrait mettre des restaurants peut-être, cela permettrait de faire découvrir des endroits en amont d'ici par exemple", regrette Céline Convert, propriétaire de péniche.
Autoriser l’installation d'activités, assurer la circulation et aménager ses berges, c’est la mission de Voies Navigables de France.
"C'est l'un des enjeux sur la partie tourisme qui nous permettrait, en partenariat avec les collectivités, de pouvoir développer le cyclotourisme comme c'est déjà le cas dans le Gard avec la ViaRhôna", explique Jean Pernel, responsable pôle domaine et tourisme aux VNF.
Les amateurs de cyclisme le savent, la ViaRhôna, c’est partir des rives du lac Léman aux plages de la Méditerranée à vélo, en suivant le fleuve Rhône. Cet itinéraire cyclable de 815 km conduit à des panoramas alpins aux plages de Camargue, en traversant les paysages emblématiques des vignobles des Côtes-Du-Rhône et ceux de la Provence méridionale.
" Aller de la terre vers l'eau "
Dans le Gard, le petit port de Gallician, 100% nature géré par la Communauté de communes, fait figure de modèle avec tout un panel d’activités et d’hébergements Et avec le souci du développement durable.
"En lien avec les autres ports, toujours en développant la mobilité douce, il faudrait qu'un port envoie vers un autre port, en permettant aux gens de l'eau d'aller vers la terre et aux gens de la terre d'aller vers l'eau", détaille Christiane Espuche, vice-présidente déléguée au tourisme.
Long de 65 km, le canal relie le port de Sète au Rhône depuis l’écluse de Saint-Gilles mais reléguant Beaucaire dans une impasse, depuis la fermeture de son écluse.
"Il faut passer par Saint-Gilles pour aller jusqu'à Beaucaire mais le canal ici est à sec alors que l'on pourrait avoir des personnes qui entreraient directement par cette écluse qui est aujourd’hui fermée. Elle est fermée depuis plus de 50 ans mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas la rouvrir", explique Julien Sanchez, maire RN de Beaucaire.
"Pour nous, aux Voies Navigables de France, ce n’est pas le sujet. L'objectif pour nous est de dynamiser ce tronçon, de travailler tous ensemble, avec les collectivités et la Région pour faire de Beaucaire un lieu d’arrivée et de départ de la destination Canal du Rhône à Sète", répond Jean Pernel,
responsable du pôle domaine et tourisme VNF.
Un chantier estimé à 30 millions d’euros, soutenu par les communes voisines. Le Canal reste un atout à développer. Le tourisme représente déjà 17 millions d’euros et à une centaine d’emplois directs.
Écrit avec Alexandre Rogza.