Un patient a passé trois heures sur un matelas par terre faute de brancards disponibles aux urgences du CHU de Nîmes dans le Gard. L'homme, incapable de se tenir debout à cause d'une violente douleur au dos, a finalement été renvoyé chez lui avec des médicaments, sans avoir passé d'examens.
Douloureuse époque pour les hôpitaux publics ! Jeudi 4 janvier 2024, au CHU de Nîmes, un Gardois a passé trois heures aux urgences presque à même le sol, faute de brancards disponibles.
Cet homme avait ressenti une violente douleur au dos sur son lieu de travail, à Nîmes, dans la journée. Incapable de se tenir debout, il avait été pris en charge par les pompiers qui l'ont amené à l'hôpital.
Alertée, sa compagne a mis un bon bout de temps avant de le retrouver lors de son arrivée sur les lieux : "Personne ne savait où il était !", affirme cette habitante de Lézan, au sud d'Alès.
Lysiane l'a finalement retrouvé dans une salle de stockage, allongé sur un matelas par terre. "Il a passé trois heures là, sans qu’on lui fasse de radio ou de scanner", raconte-t-elle. "On lui a juste donné des médicaments puissants contre la douleur et on lui a dit de rentrer chez lui car il n'y avait pas de place pour le garder. On lui a conseillé d’aller faire une I.R.M. dans le privé !".
Des urgences au bord de l'explosion
Dans cette grande salle du CHU, tous les brancards étaient déjà occupés. Une situation qui a profondément choqué cette habitante du Gard :
Je me sentais très mal dans cette salle, car je voyais qu’il y avait bien plus grave que nous. Il y avait surtout des personnes âgées, qui arrivaient les unes derrière les autres.
Lysiane, habitante de Lézan
Au bout du compte, son compagnon n'a pas pu être hospitalisé, faute de lits disponibles et il ne sait toujours pas de quoi il souffre.
Sa compagne, qui a tenu a souligné la gentillesse du personnel médical lorsque nous l'avons rencontrée, a dû le ramener à la maison, à une demi-heure de route, allongé à l’arrière de sa voiture.
De son côté, le CHU de Nîmes fait savoir que ses équipes médicales font ce qu'elles peuvent avec les moyens du bord, sachant que seul son service d'urgence est ouvert 24h sur 24 pour tout le département du Gard.
Cette situation inquiétante n'étonne pas la CGT qui dénonce depuis des années la dégradation des conditions de travail : "Les agents fuient l'hôpital public, du coup, on ferme les autres urgences et on ne donne pas les moyens au CHU de bien travailler" affirme Maria Do Fundo, secrétaire générale CGT à l'hôpital de Nîmes.
En ce moment, les urgences du CHU accueillent 350 personnes par jour, soit 3 patients par minute.
Un projet d'agrandissement de ce service indispensable est en cours.