La maison de 160 m² avait été édifiée sans autorisation et dans une zone naturelle à Bernis. L'auteur des travaux a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Nîmes et la préfecture du Gard a ordonné la démolition ce jeudi 20 octobre 2022.
Une maison d’habitation en bois bâtie sur une dalle de béton de 160 m², une terrasse et un pool house en bois, un double garage de 55 m², une piscine de plus de 10m², un portail et une clôture en parpaings de plus de 3 mètres de haut sur plus de 100 mètres de long. Même si le chantier était loin d'être terminé, c'est une belle villa qui devait être construite, en bordure de l'autoroute A9, chemin du petit bois à Bernis, petite commune de 3400 habitants près de Nîmes.
Mais ce jeudi 20 octobre 2022, la pelleteuse est entrée en action pour tout démolir. La construction était illégale, la maison édifiée sans autorisation et qui plus est en zone naturelle. L'auteur des travaux avait été reconnu coupable par le tribunal correctionnel le 11 décembre 2021. Le juge avait ordonné la remise en état des lieux dans les 6 mois, avec une astreinte de 100 euros par jour de retard. Rien n'ayant bougé depuis, la préfète du Gard a décidé de faire appliquer fermement la décision de justice et donc de faire détruire l'ensemble.
Un enjeu important dans le Gard
"La lutte contre les constructions illicites est un enjeu important dans le département", insiste Marie-Françoise Lecaillon, la préfète du Gard dans un communiqué. Rappelant d'abord les risques auxquels les occupants de ces constructions s'exposent, inondations ou incendies. Mais la menace est aussi écologique "en faisant peser sur l’environnement des atteintes parfois irréversibles (dégradation des paysages, atteintes à l’environnement) ou en accentuant un phénomène de mitage des espaces agricoles."
Dans le Gard, une instance de coordination a justement été mise en place pour mobiliser tous les acteurs institutionnels : préfecture, Parquet, forces de l’ordre, direction départementale des territoires et de la mer, direction générale des finances publiques, etc. Ce Comité de Lutte Contre les Constructions Illégales (COLCI) devrait organiser de nombreuses actions de sensibilisation, de formation des élus et des techniciens des communes sur la détection et les moyens de lutte contre les infractions à l’urbanisme.
La préfète du Gard affiche sa détermination "à faire appliquer les décisions de justice et à lutter contre les constructions illicites" et promet de nouvelles démolitions dans les prochains mois.
Ecrit avec Alexandre Rozga et Federico Nicotra.