Violences conjugales : six mois de prison avec sursis requis contre un ancien magistrat de Nîmes

Patrick Bottero est poursuivi en justice pour humiliations et gestes violents, des faits dénoncés par sa compagne en 2019, alors qu’il était en poste à Nîmes comme vice-procureur. Il a été jugé en correctionnelle lundi à Lyon, où l'affaire a été délocalisée. Ses collègues ont requis six mois de prison avec sursis contre lui.

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Le magistrat de 42 ans avait été mis en examen en avril 2021 pour des faits remontant à 2019, alors qu'il était vice-procureur à Nîmes dans le Gard : il est soupçonné de violences envers son ancienne compagne, accusations qu'il a toujours contestées.

Gifle et sein pincé

Lundi 11 septembre 2023, ce magistrat de métier s'est donc retrouvé devant la justice du Rhône, sur le banc des prévenus : Patrick Bottero, 42 ans, était jugé pour "violences par conjoint" devant le tribunal judiciaire de Lyon.

Les faits se seraient déroulés entre septembre et décembre 2019, alors qu’il était procureur adjoint au parquet de Nîmes.

C'est son ex-compagne, une jeune femme de 25 ans rencontrée durant son stage au palais de justice gardois, qui l'accuse.

Selon nos confrères du journal Le Monde, elle a détaillé à la barre dix scènes de violence, parlant de gifle ou de sein pincé, dont un épisode au parquet, et décrit "l'autoritarisme, les insultes et les humiliations subies dans l’intimité de son couple".

C'est le Canard Enchaîné qui avait révélé cette affaire en 2021 dans un article intitulé "Balance ton Proc", expliquant que sa précédente compagne avait déjà déposé plusieurs plaintes pour violences, toutes classées sans suite par le parquet de Nîmes.

L'avocat de la nouvelle plaignante, Olivier Morice, avait dû "batailler ferme pour obtenir le dépaysement de l’affaire dans une autre juridiction."

Liaisons multiples

De son côté, Patrick Bottero a admis avoir multiplié les conquêtes féminines dans le milieu judiciaire où il a entretenu plusieurs liaisons simultanées.

Selon Le Monde, il a expliqué à la barre que c’était la jalousie qui aurait poussé la jeune femme à proférer ce qu'il affirme être de fausses accusations et a réfuté toute violence caractérisée contre elle, à l’audience.

"Ce qui était frappant à l’audience" raconte Maître Morice par téléphone, "c’est alors que Patrick Bottero avait reconnu nombre de faits en garde à vue, ce lundi à la barre, il a affiché un déni total. Son but est évidemment d’éviter qu’une juridiction le condamne car cela pourrait avoir importantes conséquences sur sa carrière de magistrat."

Selon l'avocat de la jeune femme, l'expertise psychologique a décrit un homme "de toute puissance, qui ne supporte pas la frustration, qui voit la femme comme un objet à consommer et qui ne la respecte pas en tant que personne".

Ce magistrat, muté à Marseille, n'a pas été suspendu par le conseil supérieur de la magistrature, malgré la demande de ses supérieurs dans le Gard. Son avocate, pour sa part, n'a pas répondu pour le moment à notre demande d'interview.

Le parquet de Lyon a requis six mois d’emprisonnement et un stage de citoyenneté. Le jugement a été mis en délibéré au 2 octobre.

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