Branle-bas de combat et interrogations pour les 7 communes du Gard qui avaient décidé de ne pas rouvrir certaines classes le 2 juin dernier. La justice a déjà ordonné leur réouverture, l’annonce d’Emmanuel Macron renforce leur inquiétude.
Réouverture de toutes les écoles et école obligatoire pour tous dès le lundi 22 juin.
L’annonce du Président de la République ce dimanche 13 juin prend de court certains maires de petites communes du Gard. D’autant plus ceux qui avaient fait le choix de ne pas rouvrir certaines classes. Les écoles de Cornillon, Le Martinet, Cendras, St Michel d’Euzet, St André de Valleborgne, Moulézan et Domessargues dans le Gard n’ont pas rouvert leurs portes à l’issue du confinement le 2 juin.
Les maires concernés avaient pris des arrêtés municipaux de fermeture. Assignés en Justice par le Préfet devant le Tribunal Administratif de Nimes le 8 juin dernier, ils sont contraints de rouvrir entièrement leurs écoles.
Aujourd’hui, accueillir tous les élèves de manière obligatoire génère des inquiétudes sur la sécurité sanitaire des enfants et les moyens à mettre en œuvre.
Rouvrir toutes les classes et accueillir nos 150 éléves pour 15 jours, pose pour nous de réels problèmes !
Sylvain André, maire de Cendras.
Risques sanitaires et manque de moyens
A Cendras, commune de 1 850 habitants au nord d’Alès, le maire avait longuement hésité. Si l’école primaire a repris du service fin mai, pour les 70 enfants de l’école maternelle, la majorité des parents, des enseignants et le maire s'étaient prononcés pour le maintien de la fermeture de l’établissement. Après discussions avec la Préfecture, depuis une semaine, tout le personnel s’active à préparer les classes de maternelle.
La décision du Gouvernement complique la tâche et l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer de restreindre la distanciation sociale de 4m2 par enfant à 1 mètre latéral tout en maintenant les gestes barrières ne suffit pas à calmer les esprits.
" Pour le nettoyage et la désinfection des locaux, le protocole sanitaire va-t-il être allégé ? Et avec quels risques pour les enfants de l’école maternelle ? Nous allons passer de 40 enfants accueillis actuellement à 150 enfants lundi prochain..j’attends les directives du ministère ! " s’inquiète Sylvain André, le maire de Cendras. D’autant que 2 des 3 ATSEM sont en arrêt maladie pour des pathologies incompatibles avec le Covid 19. " On va devoir renforcer le personnel pour 15 jours, avec quels moyens ? " conclut-il.
Comment accueillir tous les élèves ?
On va devoir jongler : le danger est toujours là mais on reprend travail et école comme si de rien n’était !
Bernard Clément, maire de Domessargues
A Domessargues au nord de Nîmes, 750 habitants, la situation est identique. Les trois classes de maternelle ont rouvert ce matin. Avec un protocole sanitaire renforcé : signalétique, gel hydroalcoolique, masques, désinfection et 3 cours de récréation séparées. "Si on doit accueillir tous les élèves lundi prochain, que doit-on faire pour assurer leur sécurité ? " demande Bernard Clément, maire de Domessargues.
" On nous dit " protocole sanitaire allégé". Mais qui prend la responsabilité de la santé des enfants ? les Elus locaux ? On ne sait pas …nous ne voulions pas rouvrir l’école avant le mois de septembre afin de réfléchir aux meilleurs garanties sanitaires pour les élèves. Avec en prévision l’ouverture de locaux supplémentaires afin de constituer des groupes d’enfants moins nombreux. Là, c'est tergiversations et urgence… » reprend le maire, soutenu par les parents d’élèves et les enseignants . " Quoiqu’il en soit, on rouvrira toutes les classes pour lundi prochain, mais dans les conditions que nous indiquera notre ministère " conclut-il.
Certains parents ont d’ores et déjà indiqué qu’ils ne mettront pas leurs enfants à l’école lundi prochain.