REPORTAGE. Dans le Gard, la pénurie de médecins touche de plus en plus de villages du Piémont Cévenol

C'est un phénomène national, qui n'épargne désormais plus le Gard, et en particulier de nombreuses communes dans le Piémont Cévenol. La pénurie de médecins s'étend désormais à des zones jusque là préservées, comme à Lédignan. Une inquiétude pour les patients, mais aussi les praticiens.

Le manque de médecins généralistes de plus en plus criant. Le phénomène n'épargne plus le Gard, en particulier de nombreux villages dans le Piémont Cévenol, déjà en situation de crise. La pénurie de médecins s'étend désormais à des zones jusque là préservées. Dans le village de Monoblet, il ne reste plus aucune trace du cabinet du médecin généraliste. "On peut constater que ça ne ressemble plus vraiment à un cabinet, puisqu'il n'y a pas la table d'examen", décrit Jean-Paul Guibal, conseiller municipal en charge de la santé.

Et pour cause, le dernier praticien a quitté son poste depuis près d'un an, sans avoir été remplacé. "C'est la deuxième fois que ça nous arrive", retrace l'édile, également ostéopathe. "Il y a une dizaine d'années, un médecin est parti." Il a alors fallu deux ans pour que sa remplaçante arrive.

Dans les locaux de la maison médicale située à plus de 20 kilomètres des urgences les plus proches, seuls trois infirmiers, une psychothérapeute à temps partiel et l’élu municipal constituent l’offre de soin de proximité. "On n'est pas dans l'esprit de vouloir absolument vendre Monoblet comme un village charmant", assure Jean-Paul Guibal. "À partir du moment où un ou plusieurs médecins s'installeront à Monoblet, automatiquement il y aura du monde."

Des délais à rallonge

C'est pourtant une attractivité qui ne suffit plus, y compris dans certains villages "carte postale" du piémont cévenol deux fois plus peuplés, à l'instar de Lédignan où le seul cabinet médical est submergé par la demande. "Avant, on pouvait obtenir un rendez-vous sous 48 ou 72 heures, mais depuis l'année dernière ça se prolonge sur une semaine, dix jours, ça devient compliqué", se désole un habitant.

Même son de cloche pour cette Lédignanaise : "J'ai essayé de changer et de prendre un autre docteur, mais c'est la même chose. Et puis les rendez-vous sur Doctolib, il faut compter un mois."

105 généralistes pour 100 000 habitants

Sur les trois médecins du cabinet, il n’en restera bientôt plus qu’un seul : le docteur Jean-Louis Soussana, avec un fichier de 2 400 patients à traiter. "Ça se dégrade parce qu'il y a un vieillissement de la population", rappelle le médecin généraliste.

"Nos confrères ne sont pas remplacés, les jeunes médecins sont moins motivés pour travailler 13 à 14 heures par jour", énumère-t-il. "Et puis la Sécurité sociale accorde aussi un meilleur confort pour travailler. Parce qu'on travaille beaucoup, et en même temps on a une paperasserie énorme."

Avec une densité de 105 médecins généralistes pour 100 000 habitants, le Piémont Cévenol se situe pourtant parmi les communautés de communes les mieux lotis du Gard.

Ecrit avec Alexandre Rozga et Camille Tomasso.

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