Le week-end dernier, les inondations ont causé d'énormes dégâts dans une vingtaine de communes du Gard, dont Anduze. Pour les commerçants, et notamment les restaurateurs, c'est un nouveau coup dur. "On se fait du souci pour la réouverture", s'inquiète le patron d'une pizzeria.
Amar Bouguermouh ne sait plus où donner de la tête : dans sa pizzeria La Place à Anduze, les piles de papiers administratifs côtoient les produits nettoyants et les quelques marchandises qui ont pu être sauvées des eaux.Le week-end dernier, son restaurant a été touché de plein fouet par les inondations. Une épaisse boue recouvre encore une partie du sol et des murs de son établissement. "Dans l'immédiat, je n'ai aucune idée du montant des dégâts. Mais l'entreprise de nettoyage nous a fait parvenir un devis : on est à 14 000 euros hors taxe uniquement pour le nettoyage, la désinfection et l'assainissement des murs", se désole le gérant.
"La trésorerie, il n'y en a plus"
Pour le restaurateur gardois, c'est désormais un "travail de fourmi" qui commence. "Je vais devoir retrouver toutes les factures qui correspondent au matériel. Il faut aussi que je reliste tous les chèques adressés aux fournisseurs, puisqu'ils ont pris l'eau. Puis après, il faudra demander des devis à l'électricien, au menuisier, au peintre... Et peut-être remplacer le mobilier, s'il est trop abîmé", énumère-t-il.Le patron de la pizzeria espère une réponse et surtout une indemnisation rapide pour pouvoir rebondir. Nouvelle encourageante : les 26 communes du Gard et de l'Hérault frappées par les intempéries ont été reconnues jeudi 24 septembre en état de catastrophe naturelle. Cet arrêté pourrait accélérer le dédommagement des personnes sinistrées. "Si l'assurance ne joue pas le jeu là-dessus, on est très mal. Car pour réinvestir dans du matériel, on a besoin de trésorerie. Et là, la trésorerie, il n'y en a plus", constate Amar Bouguermouh, à qui l'expert a prédit trois à quatre mois de travaux.Covid-19 et inondations : "la double peine"
Après un premier semestre 2020 catastrophique, les dégâts liés aux intempéries sont un nouveau coup dur pour les commerçants.Sur les réseaux sociaux, Amar Bouguermouh a reçu de nombreux messages de soutien de sa clientèle après la fermeture de son restaurant : "Bon courage à vous", "On sera là dès l'ouverture", "Nous pensons très fort à vous", peut-on lire sur Facebook. De quoi lui mettre un peu de baume au coeur en attendant la reprise de l'activité.On a déjà perdu 30 à 40 % de notre chiffre d'affaires avec le Covid-19. Et là, on a les inondations ! C'est la double peine. On se fait du souci pour la réouverture, et surtout pour notre clientèle. Car si vous restez fermé plusieurs mois, les gens vous oublient et vont ailleurs.