Dans le Gard, les producteurs d'oignons doux n'ont plus le droit d'irriguer leurs cultures à cause de la pénurie d'eau. Ils organisent une opération escargot ce jeudi 25 août au Vigan avec des éleveurs et la FDSEA. Ils veulent pouvoir arroser comme leurs voisins héraultais. Les producteurs sont à bout après un été déjà marqué par les attaques d'un parasite, la cicadelle.
"Macron, occupe-toi de nos oignons !" Sur les banderoles, le message est clair. Les agriculteurs cévenols lancent un appel à l'aide après un été dramatique. Récoltes ravagées et assoiffées : le bilan est lourd. Une cinquantaine de tracteurs, une centaine de producteurs, arboriculteurs, éleveurs roulent au pas sur le D999 entre Pont d'Hérault et le Vigan, provoquant un gros bouchon de 6 km sur la petite route gardoise.
Une manifestation qui mobilise toute la profession à l'image de la coopérative Origine Cévennes.
La moitié de la récolte d'oignons est fichue
La récolte touche à sa fin pour l'oignon doux, une production AOP emblématique des Cévennes. Et le bilan est dramatique selon les agriculteurs. Quantité et qualité sont médiocres. La faute tout d'abord à la cicadelle, un parasite qui a ravagé les cultures et empêché les oignons de se développer
Dans son champ à Valleraugue, Vincent Garrath est dépité : "Je ne sais pas si ça intéresse quelqu'un ca, dit-il en montrant sa production. Mais ce n'est pas consommable du tout. C'est tout mou !"
50% de perte pour cet agriculteur qui s'inquiète maintenant pour ses vergers de pommes. Car depuis début août, deuxième coup dur : l'arrosage est totalement interdit du fait de la sécheresse qui sévit dans le département.
L'interdiction d'arroser ? "Une aberration totale" selon ces agriculteurs
Vincent Garrath ne comprend pas pourquoi les producteurs gardois sont privés d'eau alors qu'à quelques kilomètres, les voisins héraultais peuvent irriguer la nuit. Et de pointer du doigt, amer, "les ronds points qui continus à être arrosés et les golfs aussi pour faire un beau green".
Même désarroi à la coopérative Origine Cévennes qui regroupe plus de quatre-vingts professionnels. Les rendements de cet été ne sont pas à la hauteur.
On n'est pas des voleurs d'eau. On est de simples agriculteurs qui voulons vendre le fruit de notre travail. On ne peut pas faire une culture sans eau.
Philippe Boisson, Président de la Coopérative Origine Cévennes
"Il faut qu'on fasse des bassins et nous aider. Il faut nous encadrer, pas nous surveiller comme si on était des voleurs", appelle à l'aide Philippe Boisson. Le président de la coopérative fait allusion aux contrôles mis en place et les 1500 euros d'amende pour les contrevenants.