Les quasi-totalité des 300 employés de l’usine de fabrication de glaces et de desserts lactés sont en grève depuis mardi. Ils réclament de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire. L’usine Prolainat située à Blanquefort dans le Gers est une filiale du groupe Andros.
Pour la première fois en 50 années d’existence, les ouvriers de l’usine Prolainat à Blanquefort (Gers) sont en grève. Fatigués, écœurés et en colère, ils dénoncent leur conditions de travail et leur faible rémunération. “En 23 ans de boite, je suis restée au SMIC, je suis payée autant qu’une fille qui vient d’arriver. Ce n’est pas normal”, s’insurge Véronique Delprat. Elle a consacré toute sa carrière à son usine mais travaillant à 80%, elle ne gagne que 1400 euros par mois en tant qu’opératrice de production. “Ce n’est pas juste parce que ma compétence, mes 23 ans d’investissement ne sont pas reconnus.” Pas de reconnaissance non plus lorsqu’elle doit former les nouveaux arrivants, ni d’aménagement alors qu’elle souffre de nombreux troubles professionnels dus à des gestes répétés, 8h par jour dans le froid, les mains dans la glace.
Une lutte pour plus de considération…
Située dans le Gers, l’usine Prolainat est spécialisée dans la fabrication de glaces et de desserts glacés. C’est aujourd’hui une filiale du groupe Andros. “Ils font des milliards de bénéfices sur le dos et la santé de leurs ouvriers qu’ils méprisent”, dénonce Valérie Paux, la déléguée CGT de l’usine. L’ensemble des salariés mobilisés, soit 90% des effectifs, réclame de meilleures conditions de travail et davantage de considération. “Notre usine est vieillissante, ce manque de modernité a un impact direct sur notre travail et provoque chez les ouvriers des maladies professionnelles”, ajoute Pascal, l’un des employés.
Ils font des milliards de bénéfices sur le dos et la santé de leurs ouvriers qu’ils méprisent
Valérie Paux, déléguée CGT Prolainat
La direction a déjà accordé aux salariés une meilleure aide concernant le financement de la mutuelle, une prise en compte de l’ancienneté lors du versement du 13e mois, et une revalorisation de la prime pour les samedis travaillés (60€ contre 35€ actuellement).
… et un meilleur salaire
Mais impossible jusqu’ici d’obtenir l’augmentation de salaire demandée. La direction du groupe refuse de dépasser 1,5% d’augmentation. Les salariés eux, réclament 6% pour faire face à l’inflation, particulièrement subie en milieu rural. “ Pour les gens qui habitent autour, nous avons calculé que cette augmentation de 100 euros permettra un complément par rapport au plein de carburant et à l’inflation qui court actuellement”, précise Valérie Paux qui est également technicienne process au sein de l’usine.
“Le gasoil et l’essence sont maintenant à plus de 2€ et les énergies ont pris plus de 33% en un an. C’est compliqué aujourd’hui pour les gens de venir travailler, ça leur coûte de l’argent. Il n’y a pas de transport en commun pour venir à l’usine, et on ne peut pas faire de covoiturage avec les horaires imposées en 2x8.”
La direction n’a pas souhaité s’exprimer.