Alcool, drogue. "Plutôt lever le coude ici que baisser les bras sur le pré" : l'offensive dans le rugby contre les excès des troisième mi-temps

La consommation d'alcool et de stupéfiant dans le milieu du rugby inquiète. La traditionnelle "troisième mi-temps" pour célébrer une victoire se transforme souvent en excès. Pour sensibiliser les joueurs et leurs entraîneurs, le Comité départemental du Gers a organisé un module à l'Isle Jourdain (Gers), mardi 10 septembre 2024.

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Au-dessus du bar du club de rugby de L'Isle Jourdain (Gers), ce mardi 10 septembre, une pancarte affiche les mots suivants : "Plutôt lever le coude ici que baisser les bras sur le pré". Reflet d'une culture fortement implantée dans le milieu de l'ovalie, où boire pour célébrer est la norme.

Mais cette année, le Comité départemental du Gers a décidé de briser le tabou qui entoure cette pratique. Dans le cadre de la prévention des addictions (alcool et cocaïne) dans le rugby, il a mis en place un module pour sensibiliser les concernés. Le but : aborder le sujet dès la rentrée, avec les entraîneurs et éducateurs sportifs des clubs locaux.

Adapter la consommation

Les organisateurs ont sollicité une équipe d'Addictions France, pour traiter ce problème de consommation d'alcool et de stupéfiants, lié à la pratique sportive. Laetitia Pachoud, présidente du Comité départemental rugby du Gers est aussi élue au comité directeur de la Fédération française, est en charge de la cellule prévention et à l'initiative de la démarche. Elle rapporte des propos, tenus par des joueurs la veille, au sujet de la boisson : "Si on nous enlève ça, ce sera compliqué". Une mauvaise habitude, trop bien ancrée dans leur quotidien.

Laetitia Pachoud renchérit : "L'idée et ce n'est pas de pas leur enlever, mais de les accompagner pour mieux gérer cette consommation." Elle ajoute : "Il y a une différence entre profiter d'un verre d'alcool pour fêter une victoire et être alcoolisé". Ce qu'elle appelle ces "troisièmes mi-temps" font partie, selon elle, du monde du rugby. Mais "il faut aujourd'hui les adapter à la vie en société, qui a évolué", martèle-t-elle. 

"C'est l'affaire de tous" 

Kevin Ribreau, conseiller technique pour les clubs du Gers, expose aux entraîneurs différents cas de figure, sondant la salle sur la meilleure manière de réagir lorsque des jeunes se retrouvent en possession d'alcool. Mais cela vient parfois de plus haut. "Il existe encore des entraîneurs qui apportent un pack de bière dans le vestiaire ou dans le bus pour féliciter les joueurs d'un beau match", raconte-t-il. Des pratiques courantes il y a encore quelques années, mais qui désormais "ne passent plus". 

Laetitia Pachoud rappelle qu'aujourd'hui, "des présidents de clubs se retrouvent confrontés à des joueurs arrivant à l'entraînement sous l'emprise de stupéfiants ou alcoolisés." Les membres d'Addictions France ont constaté que de plus en plus de joueurs avaient une consommation dangereuse et à risque, d'où l'importance de la sensibilisation. Coralie Filhos, chargée de prévention à Addictions France, déclare : "Je pense que c'est l'affaire de tout le monde. Des parents, des professeurs, des entraîneurs... n'importe quel adulte." 

La Fédération préconise la consommation de bière sans alcool pour les soirées festives, mais rappelle que le but n'est pas d'éliminer la "troisième mi-temps". 

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